lundi 6 juin 2011

Jusqu'au sommet de la montagne, Arne Dahl


Jusqu'au sommet de la montagne (titre original Upp till toppen av berget), Arne Dahl, Seuil, 2011, 405 pages. Traduit du suédois par Rémi Cassaigne.

L'enquête précédente (Qui sème le sang) avait laissé le Groupe A démantelé, ses membres éparpillés de-ci de-là au sein des administrations policières suédoises. Jan-Olov Hultin, le boss du groupe, n'est plus qu'un retraité qui s'efforce de se passionner pour le jardinage, sans grand succès.

Au hasard des mutations, Paul Hjelm retrouve Kerstin Holm dans un commissariat de quartier à Stockholm. Terminées, les enquêtes internationales et les serial killers. Hjelm & Holm se coltinent désormais les bagarres d'ivrognes, la petite criminalité quotidienne.

C'est ainsi que commence le roman: un bar, un soir de match opposant Hammarby à Kalmar. Des partisans alcoolisés et frustrés s'en prennent à des touristes à l'accent un peu trop smålandais à leur goût (Kalmar est la grande ville du Småland, vaste région du sud de la Suède). Dans la bagarre qui s'ensuit, un Smålandais se retrouve à terre, le crâne fracassé par une chope de bière.

Le duo Hjelm & Holm entre alors en scène pour interroger les témoins et tenter de débusquer ceux qui ont eu le temps de s'enfuir avant l'arrivée de la police.

Tandis que Paul et Kerstin soupçonnent que l'affaire du bar est plus complexe qu'elle n'en a l'air, d'autres événements sanglants vont avoir d'importantes conséquences pour nos héros. Tout d'abord une explosion dans une cellule de la prison de Kumla, qui laisse une fine couche de détenu sur les murs. Ensuite une fusillade mortelle entre deux gangs dans la zone industrielle de Sickla: une voiture qui fait boum, plusieurs truands au tapis, et une mystérieuse mallette évaporée. La hiérarchie policière n'a pas d'autre choix que redonner vie au Groupe A.

* * *
Un polar bien secoué et distrayant

Dès lors, l'action s'enchaîne sans temps mort: mafia yougoslave, néo-nazis, drogue, pédophilie, et même les Métamorphoses d'Ovide (si, si!) le Groupe A ressuscité a du pain sur la planche et le lecteur ne s'ennuie pas.

Seul bémol: les enquêteurs font parfois des déductions surprenantes, à croire qu'ils sont dotés d'un sixième sens hyper développé.
Ce petit défaut est compensé par l'intrigue -dense- et le rythme -endiablé. Autre aspect agréable: les interactions des personnages et l'apport de sang neuf (notamment Sara Svenhagen, de l'unité antipédophile, qui va croiser la route du Groupe A et que l'on rencontrera très probablement dans le prochain roman de la série).
Le tout est pimenté d'une bonne dose d'humour: les flics du Groupe A ont la langue bien pendue et ne ratent jamais l'occasion d'une répartie cinglante!

4 commentaires:

Kathel a dit…

Je n'ai toujours pas lu Arne Dahl, mais ne désespère pas d'y arriver un jour... ses polars semblent bien tentants !

Isa a dit…

arf, je suis en retard dans mes lectures!!!

je n'ai pas encore lu qui sème le vent, pas terminé Edwardson, ni Mankell ni Staalesen

je voudrais être insomniaque !!! c'est le seul moyen pour lire tout ce que je veux lire :))

Nancy a dit…

Je m'étais arrêter au premier de la série (Misterioso), tu me donnes le goût de continuer....

Paul Arre a dit…

Kathel: l'auteur donne la priorité à l'action et son petit groupe de flics est dynamique et soudé. Bien agréable pour l'été je trouve!

Isa: oulah ma chère on en est au même point alors :-) je suis très loin d'avoir lu tous ces auteurs que tu cites (même Edwardson!)

Nancy: Qui sème le sang est le plus gore des trois. Violent et assez sombre. Le 3e est beaucoup plus "guilleret" de ton, il me semble.