samedi 10 avril 2010

Sauveur des nains, puisse ton feu consumer le monde entier!

Il y a bien longtemps de cela, un correspondant suédois m'offrait un petit bouquin tout simple. Son titre, Dvärgen (Le nain). Son auteur: Pär Lagerkvist. Première publication en Suède: 1944. Ma toute première lecture "intégrale" en suédois. Il m'en a fait baver, ce Nain! Je ne comprenais pas toutes les phrases mais j'ai vite saisi une chose: j'avais entre les mains un chef-d'œuvre.

Je ne sais pas ce qu'est devenu le livre, d'un déménagement à l'autre...

Presque par hasard je suis tombé cette semaine sur une édition française (Stock, coll. La Cosmopolite, 270 pages) à prix raisonnable en Europe (8.40 euros) et un peu moins au Canada (15.95$).

Le récit se présente comme l'autobiographie d'un nain de cour en Italie à l'époque de la Renaissance. Vendu par sa mère après sa naissance, esclave voué à l'amusement du prince, solitaire et privé d'amour sa vie durant, intelligent et sans pitié, cet étonnant narrateur déborde d'une rage qu'il a parfois du mal à maîtriser (il aura d'ailleurs l'occasion de séjourner dans les geôles de son maître).

Je ne prévois pas de commentaire détaillé pour le moment car je vais prendre le temps de le relire très, très tranquillement. Voici le premier paragraphe (le titre de ce billet est également extrait du roman):
"Je mesure vingt-six pouces, mais je suis parfaitement bâti, avec les proportions requises, sauf que j'ai la tête trop forte. Au lieu d'être noirs comme ceux des autres, mais cheveux sont roux, très épais et très raides, rejetés en arrière des tempes et d'un front plus frappant par la largeur que par la hauteur. Ma figure est imberbe ; à part cela, elle ressemble à celle de tous les hommes. Mes sourcils se rejoignent. J'ai une force physique considérable, surtout quand je suis en colère. Lorsqu'on nous fit lutter, Josaphat et moi, je le mis sur le dos au bout de vingt minutes et l'étranglai. Depuis, je suis le seul nain à la cour."

4 commentaires:

bladelor a dit…

C'est une jolie histoire que tes retrouvailles avec ce livre. J'espère que tu nous en reparlera, c'est intrigant !

Paul Arre a dit…

Le Nain est un très bon roman, très fort.

Avec beaucoup plus d'action qu'un film d'Ingmar Bergman ;-)

J'en reparlerai sans doute, même si ce n'est pas un polar.

Sophie a dit…

Il a l'air bien particulier en effet...

Paul Arre a dit…

Particulier, oui, on peut dire ça!

Bon week-end, et bonne lecture des Lieux sombres ;-)