samedi 10 octobre 2009

Leif GW Persson: retour sur l'affaire Palme


Né en 1945 à Stockholm, Leif G.W. Persson a été assistant puis enseignant aux universités de Stockholm et Linköping, et à la fin des années soixante, conseiller auprès du Chef de la police nationale. Il perdra –temporairement– cet emploi en 1977, soupçonné d’avoir fourni une information à un journaliste du Dagens Nyheter (à propos du ministre de la Justice de l’époque et de son penchant pour les prostituées).

Il profite de ce temps libre pour compléter ses études et commencer une carrière d’auteur de romans avec Grisfesten (non traduit en français) qui met en scène un ministre… amateur de prostituées! Il a écrit à ce jour huit romans, dont trois ont été traduits en français.

Son travail d’auteur de romans policiers sera couronné deux fois par la Svenska Deckarakademin (Académie suédoise du roman policier) : en 1982 pour Samhällsbärarna (non traduit en français), et en 2003 pour En annan tid, ett annat liv (Sous le soleil de minuit, édité aux Presses de la Cité, coll. Sang d’encre en 2006, repris au Livre de Poche en 2008).

A aussi été traduit en français : La nuit du 28 février, Presses de la Cité, coll. Sang d’encre, 2005 (repris au Livre de Poche).

Leif G.W. Persson est également l’auteur, avec Jan Guillou, de « livres pour l’homme » (mansböcker), malheureusement (?) pas disponibles dans notre langue, comme Le grand livre du macho ou Le livre de cuisine des gars.

Dans Comme dans un rêve (Éd. Rivages, trad. Esther Sermage), l’auteur met de nouveau en scène le personnage de Lars Martin Johansson, qui occupe désormais le poste de chef de la Direction nationale de la police judiciaire. Johansson va charger une petite équipe de rouvrir discrètement l’enquête sur le plus célèbre meurtre commis en Suède : l’assassinat du premier ministre Olof Palme en 1986.

Criminologiste et auteur, Leif G.W. Persson s’est beaucoup intéressé à l’affaire Palme, qui n’est officiellement toujours pas résolue. Un homme, Christer Pettersson, avait pourtant été arrêté en décembre 1988, jugé en juin-juillet 1989 et condamné à la prison à perpétuité. Le procès d’appel renversera toutefois la décision et Pettersson sera libéré (septembre-octobre 1989). Il meurt en 2004.

Les multiples pistes suivies par les enquêteurs n’aboutiront pas (piste kurde, piste sud-africaine, etc.), ce qui laisse une large place à l’imagination des amateurs de complots… et des auteurs de polars.

* * *

Pourquoi maintenant?

Il y a prescription pour les meurtres, en Suède, après 25 ans. L’assassinat d’Olof Palme sera donc prescrit le 1er mars 2011. À partir de cette date le meurtrier ne pourra plus être inquiété. Un autre auteur suédois, Thomas Kanger, base l'intrigue d'un de ses romans sur ce fameux délai de 25 ans : Le temps du loup, Éd. Presses de la Cité, coll. Sang d’encre, avril 2009)

L'approche de cette date limite va très certainement susciter, en Suède, un renouveau d'intérêt pour l'affaire Palme.

* * *

Rappel des événements

Photo ci-contre: Olof Palme et sa femme Lisbet en 1976 (source Kriminalkanalen).


Résumé des événements : le vendredi 28 février 1986, le premier ministre suédois, Olof Palme, donne congé à sa garde rapprochée à l’approche de la fin de semaine, puis quitte les locaux du gouvernement en fin d'après-midi.

Olof Palme rentre chez lui, dans la Vieille Ville, seul et à pied.

Après dîner, sa femme et lui quitteront leur domicile, prendront le métro (toujours sans gardes du corps), retrouveront leur fils et sa compagne au Cinéma Grand sur le boulevard Sveavägen (photo de gauche, source Wikipedia).

Après le film les deux couples partiront chacun de leur côté. Alors qu’ils se dirigeaient à pied vers la plus proche station de métro le couple Palme est attaqué par surprise par un homme armé, au coin des rues Sveavägen et Tunnelgatan.


Olof Palme reçoit une balle dans le dos. Le tueur tire une deuxième fois, en direction de l’épouse du premier ministre, sans l’atteindre.

Il est 23h21, la plus grande chasse à l’homme de Suède vient de commencer.

Image de gauche: carte des environs du crime et positions des principaux témoins (détails Kriminalkanalen)

3 commentaires:

cynic63 a dit…

A noter que le dernier Gunnar Staalesen traduit en français évoque également cet événement

Paul Arre a dit…

Les chiens enterrés ne mordent pas?

Pas lu, mais je note l'info merci!

Anonyme a dit…

Ce fut un bel article à lire, je vous remercie pour le partage.