vendredi 28 mai 2010

La Maison où je suis mort autrefois : friandise orientale


La Maison où je suis mort autrefois (titre original Mukashi bokuga shinda ie), Keigo Higashino, Actes Sud 2010, 254 pages. Traduit du japonais par Yutaka Makino.

Ce n'est pas du scandinave, mais ça reste du polar (en prenant le terme dans un sens assez large). Ce petit livre remplit donc une des conditions nécessaires pour figurer sur ce blog.

Le récit est à la première personne. Le narrateur est un homme encore jeune, qui n'est pas nommé. Son ancienne petite amie du temps de l'école, Sayaka Kurahashi, reprend contact avec lui afin de demander son aide.

Sayaka, qui est désormais mariée à un homme d'affaires souvent absent, vient de perdre son père. Parmi les objets appartenant à ce dernier, elle découvre un plan tracé à la main et une clef. Le plan mène à une maison dont son père ne lui a jamais parlé. Sayaka veut savoir de quoi il retourne mais elle a un peu peur de ce qu'elle pourrait trouver, c'est pourquoi elle se tourne vers son ancien flirt. Pour le convaincre elle lui révèle un secret très personnel: elle n'a aucun souvenir de sa petite enfance. Les années avant son entrée au primaire n'ont laissé aucune trace dans sa mémoire. Elle cherche des réponses.

Son ami, visiblement encore épris, hésite avant d'accepter. Tous deux prennent alors la route vers une région montagneuse. Ils vont suivre le plan, trouver la maison, faire tourner la mystérieuse clef, et entrer...

* * *

La Maison où je suis mort autrefois est un petit OVNI dans le ciel du polar, aussi bizarre que sa jolie couverture.

L'histoire se déroule en des lieux inconnus, sauf pour deux villes qui apparaissent dans le cours du récit: Tokyo et Yokohama, mais je serais bien en peine de localiser cette dernière sur une carte.

La localisation géographique n'est heureusement pas importante, car La Maison... est un huis clos, avec deux personnages principaux, Sayaka et son ex-petit ami. L'action (façon de parler) se déroule presque entièrement dans cette étrange "maison de type occidental", dans la préfecture de Nagano.

Avec une maison et deux héros, Keigo Higashino tisse un récit très prenant. Les deux jeunes gens vont, à partir des seuls indices trouvés dans la demeure, résoudre de vieux secrets et reconstituer une histoire dramatique.

Les deux détectives amateurs tirent des conclusions qui semblent parfois surprenantes, basées sur des détails souvent très subtils. Mais ce qui serait un défaut dans un polar "classique" n'en est plus un ici. Le récit est comme un délicat "puzzle de l'esprit" qui se complète page après page pour nous révéler, à la fin, le tableau complet.

À cela s'ajoute un exotisme discret -du point de vue d'un lecteur occidental- par exemple la retenue toute japonaise des personnages (ils s'énervent parfois mais n'oublient jamais de s'en excuser). Cette jolie petite construction est mon premier coup de cœur de la belle saison.

12 commentaires:

Canel a dit…

La couv' m'a interpellée (Actes Noirs a le chic pour ça), j'ai donc feuilleté le livre, mais ne l'ai pas acheté... pas encore ! ;-)

Sophie a dit…

Je l'avais repéré et ton avis va me décider à l'acheter. Merci !

Paul Arre a dit…

Le prix est un peu dissuasif pour un livre qui se lit assez vite, c'est dommage. Bon investissement si toute la famille (les adultes) aime lire.

Emeraude a dit…

j'ai beaucoup aimé aussi ! et je découvre ton blog que j'aime beaucoup !

Paul Arre a dit…

Bienvenue Emeraude! Je vois que nous avons un challenge en commun :) ainsi que certains bouquins... à très bientôt!

Nancy a dit…

Ah! Paul! Je ne sais si je dois te remercier pour faire ces découvertes qui nous enchantent et en même temps qui "enfle" l'éternelle pile....mais non.. bien sûr que je te remercie de ton assiduité à rechercher les "perles"....

Paul Arre a dit…

Je te retourne le compliment avec le Schwegel dont tu parlais récemment :-) Je ne l'ai pas glissé dans ma Pile Infernale pour éviter d'empirer les choses, mais je garde un œil ouvert si j'ai l'occasion de l'emprunter.

Michel a dit…

Je l'ai déjà vu ailleurs, et tu continues d'attiser ma curiosité
je le lallise de suite

Paul Arre a dit…

Je lallise, tu lallises, nous lallisons, vous lallisez... je n'avais jamais rencontré ce verbe encore! Je l'adopte :-) bonne soirée/nuit, Mic.

Soie a dit…

Je note, j'aime bien cette collection et aussi le Japon :).

Paul Arre a dit…

Hello Soie! J'espère qu'il te plaira; un bon petit polar plutôt original!

Miss Cerise Clafouti. a dit…

je l'ai vu à la caisse de la librairie, il m'a fait un clin d'oeil, bref on s'est plu...je l'ai reposé (avec 5 bouquins dans la main, je dépensais déjà ma paie de janvier...)quand une cliente, derrière moi, me lance "j'l'ai lu, il est excellent....je lui ai jeté un regard noir, elle s'est excusé, et je l'ai rajouté à ma pile.....

hé bien du coup, je me suis baladé pendant un moment avec la sensation d'avoir un ptit trésor dans le sac à dos, quand, n'y tenant plus, je me suis posée dans un café, et je l'ai dévoré....

un coup de foudre.

...mais quelqu'un m'a dit qu'il y avait une adaptation cinématographique, et j'ai beau google-é dans tous les sens, je trouve rien.

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