Fjällbacka est une toute petite ville et Erica connaît la famille de la victime. Charlotte, la mère de la jeune victime, est une amie. Erica aura ainsi l'occasion de donner un petit coup de main à son policier d'époux.
Läckberg explore ici un thème que l'on retrouvait déjà dans les deux premiers romans: le mal a des racines profondes, et il est contagieux. Le lecteur aura donc l'occasion de découvrir, en pointillés, des événements vieux de plusieurs décennies.
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Ce troisième roman de Camilla Läckberg plaira beaucoup à ceux qui ont apprécié les deux premiers. On retrouve en effet dans Le Tailleur de pierre tout ce qui fait le charme de son petit univers.
À commencer par le couple Patrik Hedström & Erica Falck, auquel s'ajoute désormais Maja (1). Le bout de chou ne parle pas encore -sa principale activité consiste à s'alimenter- mais elle pleure et "chougne" souvent, ce qui épuise l'heureuse maman qui avait une autre vision du métier de mère! Dédaigneuse des conseils de son envahissante belle-mère Erica trouvera dans un livre (2) le truc pour habituer le petit monstre à dormir dans son landau et non plus uniquement dans les bras de sa maman...
Le commissariat de Tanumshede est très présent dans ce roman aussi, mais comme il s'agit d'un Läckberg il sera souvent question des relations (parfois bonnes, parfois mauvaises) entre Patrik, Martin, Ernst, Gösta, sans oublier le suffisant commissaire Mellberg et la perspicace secrétaire Annika.
Ce troisième roman de la série contient son lot de surprises et de coups de théâtre. La vie de plusieurs personnages récurrents va connaître d'importants changements. Pour ne pas tuer le suspense (un meurtre suffit!) je ne donnerais qu'un exemple: le jeune enquêteur, Martin, emménage avec sa dulcinée dès le début du roman. On s'y attendait à la fin du Prédicateur mais maintenant ça devient sérieux.
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Ce que j'ai moins aimé: certains coups de théâtre sont justement... un peu trop théâtraux.
Ce que j'ai aimé:
Le travail sur les personnages. C'est LE point fort de Camilla Läckberg. Visiblement curieuse de la nature humaine, elle pétrit ses personnages, les façonne, leur donne du relief... quitte à les trucider sans pitié dans le court du récit. Malgré la présence de quelques clichés ici ou là (par exemple la belle-mère, perpétuelle donneuse de leçons) on prend plaisir à explorer cette galerie de portraits. L'auteure nous fait entrer dans la tête des protagonistes, y compris bien sûr dans celle du tueur.
Une belle idée: dans le Tailleur de pierre un des personnages, Morgan, souffre du syndrome d'Asperger. Pour plus d'information on pourra se référer aux associations qui ont un site Internet, comme Autisme Montréal.
Une connaissance préalable de ce syndrome n'est absolument pas nécessaire pour suivre l'histoire: Läckberg prend prétexte de l'ignorance des enquêteurs pour donner les informations "de base" nécessaires à ses lecteurs (elle envoie le brave Martin s'informer auprès d'une psychologue, ce qui s'avère bien utile).
L'intrigue. Elle est suffisamment complexe pour entretenir l'intérêt du lecteur tout au long des 475 pages du roman. Plusieurs récits s'entrecroisent (dont celui concernant le fameux tailleur de pierre) et ce n'est qu'en approchant de la fin du roman qu'ils se rejoignent et que les mystères se résolvent.
Les petites choses qui sentent bon la Suède. Par exemple lorsque Patrik, pris d'une petite faim, sort du frigo un tube de kaviar, du fromage, et se fait des tartines. Ah, le kaviar! Ça mérite un billet, tiens.
Puisqu'on parle de bouffe... je note que c'en est fini des gueuletons que Patrik et Erica se préparaient dans la Princesse des glaces. Ils ont atteint ce stade où ils n'ont plus besoin de s'éblouir mutuellement avec des recettes audacieuses. Le tube de kaviar a désormais sa place dans la cuisine des tourtereaux!
Petit conseil à ceux qui ne connaissent pas encore les romans de Camilla Läckberg: il vaut mieux lire au moins Le prédicateur avant de se plonger dans Le tailleur de pierre. Ce n'est pas absolument indispensable mais cela permet de mieux comprendre ce qui se passe entre Anna et Lucas ou la raison des tensions entre Patrik et Ernst, etc.
---NOTES---
(1) se prononce "Maya".
(2) Le livre existe: il s'agit de Barnaboken par Anna Wahlgren.
4 commentaires:
J'ai hâte de le lire !
Moi aussi j'ai hâte...
C'est vrai que les portraits psychologiques sont assez travaillés, je me suis fait cette réflexion au sujet du peintre dnas le tome 1 et pour le personnage de Solveig dans le tome 2. Ils sont dépeints tel que tout le monde les voit, et puis à un moment donné, l'auteur soulève un petit coin du voile et on devine autre chose derrière les apparences.
Je ne vais pas entrer dans les détails mais c'est encore le cas ici.
Intéressant aussi ce qui concerne "les causes": comment un individu peut-il basculer dans le crime et devenir le plus abject des meurtriers?
Cette question occupe une place importante dans ce roman.
Bonne lecture!
Merci, je viens de le recevoir justement, je ne devrais pas tarder à commencer la lecture.
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