dimanche 27 juin 2010

Nouveau classement et Saint-Jean

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Les festivités de la Saint-Jean sont terminées (qui a dit "ouf"?!). Au Canada on se prépare maintenant pour la Fête du Canada le 1er juillet (fort peu célébrée au Québec, mais je vais éviter de parler politique...)

Au Québec, fêter la Saint-Jean consiste essentiellement à boire de la bière locale (il y a en de très bonnes) autour d'un barbecue.

C'est apparemment la même chose en Suède, sauf qu'il y a aussi les danses folkloriques autour de l'arbre de mai (en juin, bah oui). Un peu partout dans le pays, et même à l'étranger lorsqu'il y a suffisamment d'expatriés, on peut donc assister à ÇA:



La chanson s'appelle Små grodorna (les petites grenouilles). Le texte dit en gros que les petites grenouilles sont amusantes à voir (bis); elles n'ont ni oreilles ni queue (bis); couac couac couac couac (bis). Les paroles sont disponibles sur Wikipedia.
Les danseurs agitent les mains au niveau des oreilles ou de l'arrière-train lorsqu'il est question de l'absence d'oreilles et de queue chez lesdites grenouilles.

Cette danse est typique du solstice d'été, mais on peut la pratiquer à Noël (dans ce cas on tourne autour du sapin). Comme je ne suis jamais allé en Suède à ces époques de l'année, j'ai évité cette épreuve.

Nos auteurs favoris, par contre, n'y ont pas échappé... pensez-y en lisant votre prochain polar made in Sweden.

samedi 19 juin 2010

Le jour J

Eh bien, ça y est, Victoria et Daniel ont dit "ja".



L'instant crucial a été capté par la télévision suédoise Svt



Des photos et d'autres clips sur le site de Svt et encore ici. L'héritière du trône a eu droit à un vrai mariage de princesse!

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Mise à jour: pour tout voir (ou presque), il faut aller sur svt.

Parmi les vidéos proposées (svt ne les range pas dans l'ordre chronologique):
vigseln = la bénédiction nuptiale à la cathédrale
gästerna anländer = l'arrivée des invités
kortegen = le cortège
båtfärden = le petit tour en bateau (une partie du cortège se déroulait sur l'eau)
brudparet anländer till Slottet... = l'arrivée au palais royal
bröllopsvalsen = la valse nuptiale
brudparet skär upp bröllopstårtan = les mariés coupent le gâteau
tal = discours (on peut entendre le discours de Daniel, de son père, du roi, ainsi que le discours d'accueil du roi). Les discours se concluent évidemment par des skål!
brudparet tar emot folkets hyllningar = après le cortège, les mariés et le peuple se font coucou
kortegen startar = le cortège démarre

J'ai été particulièrement impressionné par :

Le dîner/souper :
de gauche à droite: Eva Westling (la mère du marié), Carl XVI Gustaf (le roi, père de la mariée), Victoria, Daniel Westling, la reine Silvia, Olle Westling (père du marié)

Le gâteau de 11 étages :

À surveiller cet automne

En pause côté romans, je suis plutôt dans une période "essais" (essayer de prévoir quelque chose pour les vacances, par exemple).

Je jette quand même un œil sur les choses à venir.

Un nouveau Kjell Eriksson est annoncé chez Gaïa en octobre: Le Cri de l'engoulevent. Il sera accompagné de la sortie au format poche de La Terre peut bien se fissurer, chez Babel.

Lattès va publier Du sang sur la neige (titre provisoire), de Camilla Ceder, également en octobre. Il s'agit de son premier roman, paru en Suède en janvier 2009 aux éditions Wahlström & Widstrand. Son deuxième roman sortira en septembre en suédois, toujours chez W&W, et aura pour titre Babylon.

Enfin, je suis très content d'apprendre que les éditions First publieront en septembre Bonne nuit mon amour, d'Inger Frimansson (site de l'auteure). Ce roman a été couronné meilleur polar de l'année 1998 par la Svenska deckarakademin. Inger Frimansson écrit des bouquins pour la jeunesse, des romans, mais aussi quelques polars tel celui-ci ou encore Skuggan i vattnet, lui aussi récompensé par la SD en 2005.

Anecdote: God natt min älskade (le titre en VO) n'existe plus qu'en format de poche. Or la taille de caractère est tellement minuscule que la lecture en devient inconfortable. Rien à voir avec l'âge, c'est la faute d'un éditeur radin (Norstedts Pocket) qui tasse le texte au maximum... Comme je suis bien trop jeune pour utiliser une loupe, je remercie First d'avoir pensé à Frimansson!

Mise à jour: j'ai oublié Jussi Adler-Olsen, un auteur danois, qui sera publié chez Albin Michel (fin 2010? 2011?). Adler-Olsen vient de remporter la Clef de Verre pour son roman paru l'an dernier, Flaskepost fra P. (source SvB)

mardi 15 juin 2010

Chambre numéro 10 - Winter à l'hôtel


Chambre numéro 10 (titre original Rum nummer 10), Åke Edwardson, 10/18, 2008, 502 pages (première édition JC Lattès 2007). Traduit du suédois par Marie-Hélène Archambeaud.

Pas mal, cette 6e aventure du commissaire Erik Winter, le plus dandy des flics suédois. En VO il s'agit toutefois de la septième: voir le récapitulatif de la série.

Winter est presque joyeux. Enfin, disons qu'il semble un peu moins dépressif. Il est l'heureux papa de deux petites filles et vit toujours avec la belle Angela. Pendant que sa petite famille se dore au soleil de la Costa Blanca, Winter enquête sur une mort mystérieuse et poursuit sa longue rumination sur l'état de la société suédoise en général et de sa ville, Göteborg, en particulier.

Tout commence dans la chambre numéro 10 de l'hôtel Revy. Un établissement à la réputation un peu douteuse. Le personnel y découvre le corps de la jeune Paula Ney. Elle est morte pendue, sa main droite a été peinte en blanc. Elle laisse une lettre. L'hypothèse du suicide ne tient pas longtemps la route.

La longue, très longue traque de l'assassin commence.

Pour Winter, la mort de Paula Ney dans la chambre numéro 10 ravive des souvenirs. Près de vingt ans auparavant, alors qu'il était un petit nouveau au sein de la police criminelle de Göteborg, il avait enquêté sur la disparition d'une femme, Ellen Börge. Ellen n'a jamais été retrouvée, mais les policiers avaient découvert à l'époque qu'elle était passée par cette même chambre, dans ce même hôtel. Est-ce une coïncidence?

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Comme d'habitude, le rythme du récit est (très) lent. Les dialogues sont nombreux, les personnages se passent la balle avec brio. Ils s'engueulent, se lancent de petites vannes, ou réfléchissent à haute voix.

Puisque Winter se souvient de la lointaine affaire Börge, certains passages se déroulent dans le passé. Ces paragraphes s'insèrent dans le récit principal et ne sont signalés que par un simple saut de ligne. Mieux vaut être attentif.

L'intrigue est suffisamment complexe pour donner du fil à retordre aux lecteurs. Un bon "petit" Winter.

vendredi 11 juin 2010

Millénium bientôt en poche

Les hommes qui n'aimaient pas les femmes, premier tome de la série Millénium, devrait bientôt sortir en poche dans la collection Babel Noir.

Date annoncée: 1er septembre, ISBN 9782742793099.

Il devrait être imprimé en partie au Québec, ce qui éviterait l'habituel délai de 4 ou 5 semaines entre la sortie en France et la sortie au Canada.

Pour de tels pavés je trouve quand même le grand format préférable. Encombrant mais plus agréable pour la lecture. Et en coffret c'est encore plus chic...

dimanche 6 juin 2010

100:e inlägget - och det första på svenska!

Idag skriver jag det 100:e inlägget på bloggen. Då är det dags tycker jag att försöka skriva några rader på svenska.

[Ceci est le billet numéro 100. Histoire de m'amuser un peu je l'ai rédigé en (mauvais) suédois.]

Dessutom har vi idag den 6:e Juni, dvs Nationaldagen! [de plus le 6 juin est le jour de la fête nationale en Suède. Un petit snaps pour fêter ça?]

Den skandinaviska deckargenren väcker stort intresse i Europe och Kanada, och även i USA där få böcker översättas varje år.

Det sägs att Norden tronar på minnen, men Stieg Larsson tronar på topplistor: 2009 gick han upp till 1:a platsen i Europa. Pocketutgåvor av Män som hatar kvinnor och Flickan som lekte med elden stod på 1:a och 2:a plats i USA i flera veckor i år.

Den tredje boken, Luftslottet som sprängdes (The girl who kicked the hornet's nest) ligger nu på 1:a plats.

[Je signale en passant que le 3e volume de la série Millénium, qui vient de paraître aux USA, s'est placé directement au sommet des meilleures ventes dans ce pays.]

Jag tyckte mycket om Larssons Millenium, men det finns andra bra svenska deckarförfattare.

Bland de svenska författarna tycker jag mycket om Johan Theorin. Faktum är, jag känner mig tacksam mot honom, och här är varför... Många år tidigare lärde jag mig lite svenska. Jag åkte ett par gånger till Sverige och studerade två veckor vid Folkuniversitet i Göteborg. Det var en bra idé! Då läste jag några böcker på svenska, t. ex. Dvärgen av Pär Lagerkvist och ett par Agatha Christie (Döden på Nilen), m.m.

Sedan tio år har jag inte åkt till Sverige och slutat tala svenska. Tio år, det var ju en lång tid...

Men 2009 hände något speciellt. 2009 köpte jag L'Heure trouble (Skumtimmen). Jag tyckte om boken, och ville gärna läsa den andra av Theorin, dvs Nattfåk. Problemet var, boken hade inte översatts till franska än.

Då köpte jag Nattfåk på svenska... jag tvekade, ty jag trodde att jag hade helt glömt bort min svenska.

Nu fortsätter jag läsa svenska deckare, då och då (Ingrid Hedström, Åsa Larsson, Olle Lönnaeus, Camilla Läckberg). Men den här bloggen handlar mest om översättningar, så klart.

Okej, min svenska är inte perfekt, men det var inte så dåligt eller hur?

Et maintenant, retour au français!

samedi 5 juin 2010

Soirée James Ellroy

Les éditions Rivages et leur distributeur au Canada, Dimédia, organisaient jeudi soir un petit cocktail en l'honneur de James Ellroy. [Merci, Mathieu, pour l'invitation!]

Un mot sur le cadre: le cocktail se déroulait au 36e étage de l'hôtel Marriott Château Champlain, dans le centre-ville de Montréal. Depuis les baies vitrées on avait une vue splendide sur la ville et le mont Royal en arrière-plan. Mon logement aurait pu entrer tout entier dans le salon de réception. Ça ne me déplairait pas d'y emménager pour profiter d'un tel panorama de nuit comme de jour...

James Ellroy était bien évidemment présent et s'est aimablement mêlé aux invités. J'ai ainsi eu l'occasion de démontrer ma maîtrise de l'art de la conversation (ironie...) notamment lorsque son épouse s'est approchée. Mon anglais parlé n'est pas parfait, le brouhaha me dérangeait, et je n'avais pas compris qu'il s'agissait de Madame Ellroy:
- Alors comme ça vous travaillez chez Rivages?
- No. I'm his wife.
- Oh... Serveur, svp, pourriez-vous ouvrir une fenêtre, que je me jette dans le vide?
- Désolé, monsieur, les fenêtres ne s'ouvrent pas.
- Je vois... dans ce cas donnez-moi un autre verre de vin, voulez-vous?
Très professionnel, le service.

Après une présentation de l'auteur par Pascal Assathiany (fondateur de Dimédia et DG des éditions Boréal) et François Guérif (directeur de collection chez Rivages), nous avons eu droit à une lecture -en anglais- d'un extrait du début d'Underworld USA par James Ellroy soi-même.

L'auteur a commencé par quelques remarques, notamment sur son succès en France: "Je vends plus de livres en France que dans mon PUTAIN DE PAYS" ("my own FUCKING COUNTRY"), les lettres capitales sont là pour marquer une nette augmentation du volume. Waouh, pas étonnant qu'il séduise les Français de France avec de telles entrées en matière!


La lecture était tout un spectacle. Ellroy lisait avec beaucoup d'intensité, sautillait parfois sur place, écartait jambes et bras... il mettait beaucoup de cœur à l'ouvrage. Ce n'était plus tout à fait une lecture, presque un one man show (comment dit-on en bon français? seul en scène?)

Je garde en souvenir un exemplaire dédicacé d'Underworld USA. J'ai hésité à demander une signature (je craignais vaguement qu'Ellroy me hurle "What's your FUCKING NAME?!") mais l'occasion était trop belle.

Un grand bravo aux organisateurs.

Underworld USA est discuté chez Carnets Noirs, Là où les livres sont chez eux.

Mise à jour: la visite à la Librairie Monet (mais aussi le cocktail au Marriott) racontée chez Carnets Noirs. Deux autres blogs sont référencées, sans oublier l'article de Nathalie Petrowski.

mardi 1 juin 2010

L'Évangile du billet vert : Qui a tué l'athée?


L'Évangile du billet vert (titre original Salvation Boulevard), Larry Beinhart, Éd. Gallimard 2010, 377 pages. Traduit de l'anglais par Samuel Todd.

Quelque part au Nouveau-Mexique. Nathaniel MacLeod, prof de philosophie à l'Université du Sud-Ouest, est retrouvé dans son bureau, une balle dans la tête. Le suicide est envisagé dans un premier temps, mais très rapidement un étudiant américain d'origine iranienne -Ahmad Nazami- est arrêté et inculpé. L'avocat du jeune homme confie à un détective privé, Carl Vanderveer, le soin de creuser l'affaire et d'interroger les proches de MacLeod afin de trouver des éléments qui pourraient aider la défense.

La victime était ouvertement athée. L'accusé est musulman chiite. Son avocat est juif. Le privé est un chrétien version protestant évangélique. Sacré mélange.

Vanderveer est un chrétien born-again. Ex-flic, ex-pécheur impénitent, ex-alcoolo sur les bords, il a découvert Jésus grâce au pasteur Paul Plowright.

Le bon pasteur est à la tête de la CTM (la Cathédrale du Troisième Millénaire). Il dirige un troupeau de plusieurs milliers d'âmes, dont bon nombre sont flics, matons ou militaires. Plowright n'aimait pas l'impie MacLeod, mais il déteste tout autant le terrorisme islamique dont Nazami est, selon lui, un élément.

C'est dans ce milieu que trempe désormais Vanderveer, sa femme Gwen (qui pimente leurs ébats de citations bibliques!) et sa fille Angie.

La situation de Vanderveer devient inconfortable dès lors qu'il accepte de travailler pour l'avocat Goldfarb, et donc pour Nazami. Cela déplaît en effet fortement à Plowright et la CTM, qui assimilent la défense du jeune musulman à une défense du terrorisme anti-américain.

Écartelé entre son professionnalisme et sa vieille amitié avec Goldfarb d'une part, sa femme et son engagement à la CTM d'autre part, Vanderveer va vivre une drôle de traversée du désert et croiser des "Anges", une veuve jalouse et nymphomane, des gangsters, quelques illuminés, deux mystérieux Fédéraux et autres personnages plus ou moins bizarres...

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L'Évangile du billet vert propose une enquête divertissante dans une société américaine divisée: évangélistes contre juifs et cathos, Blancs contre Mexicains, patriotes contre traîtres, religieux contre laïques.

Beinhart ne parvient pas à créer un personnage central entièrement crédible: Vanderveer est bien trop sympathique! J'ai eu du mal à croire qu'une personne ouverte et intègre puisse adhérer au discours de la CTM, qui n'est que bigoterie et paranoïa.
Malgré tout l'intrigue est très prenante, et bien que la conclusion ne soit pas follement originale les rebondissements sont suffisamment nombreux pour maintenir la curiosité du lecteur.

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En accompagnement de ce polar je recommande un essai très bien fait et drôle: Pour en finir avec Dieu, de Richard Dawkins, paru au format poche chez Perrin, coll. Tempus (titre original The God Delusion, traduit de l'anglais par Marie-France Desjeux-Lefort).

Un film est prévu pour 2011 aux USA: Salvation Boulevard.