Chambre noire, d'Eva-Marie Liffner (titre original Camera), éd. Rivages coll. Thriller 2007, traduit du suédois par Marie Ollivier-Caudray et Esther Sermage.
Ce roman a été désigné "meilleur premier roman de l'année" par la Svenska deckarakademin lors de sa parution en Suède en 2001.
Est-ce lié à la traduction? Au style de l'auteur? J'ai eu du mal à m'accrocher à l'histoire, pourtant prometteuse quand on lit la présentation de l'éditeur:
"La photographe Johanna Hall découvre, dans l'appartement de son oncle Jacob dont elle vient d'hériter, une série de photographies et un journal codé qu'elle finit par déchiffrer. Le journal la ramène à Londres en 1905, époque à laquelle Jacob était l'apprenti du photographe Herbert Burrows. Annie Besant et Helena Blavatsky régnaient alors sur la société théosophique de Londres, où se pressaient des célébrités telles que Yeats ou Shaw. Mais aussi l'étrange révérend Leadbeater. Ce dernier, voyant en la photographe "un moyen de réunir le corps et l'âme", entraîne Burrows dans d'inquiétantes "expériences" qui déboucheront sur un scandale. Sur les traces de son oncle, Johanna revisite des lieux marqués par le drame et voit, au fil de son enquête, se dessiner une terrible vérité."
Hélas, le récit est composé de phrases de ce genre : "Les fenêtres à peine ouvertes, la circulation dense de la Friggagata gronde, et de temps à autre, un client couvert de cuir teste une meule en faisant trembler tout le quartier, posé sur les fonds argileux du Göta Älv, comme un plat en daube à l'ancienne sur une assiette fêlée en porcelaine de Rörstrand." (p.26)
De quel client s'agit-il? Je l'ignore. Ce détail mis à part, même en remplaçant Friggagata par Rue de la Gare, Göta Älv par la Loire et Rörstrand par Limoges, l'ensemble reste un peu lourd. Sans compter les chevaux qui bougonnent (p.15). Ça bougonne, un cheval? Bon, ce sont des chevaux londoniens, ceci explique peut-être cela...
Ce polar intéressera surtout les passionnés de photographie puisque Johanna Hall aime bien discuter des anciennes méthodes de prises de vue et de développement (quelques passages instructifs, même pour les béotiens qui comptent le rester). Ceux qui ne s'intéressent ni aux secrets des photographes ni aux gourous de la Société théosophique devront batailler avec un texte qui est tout sauf fluide.
Petit conseil : ce n'est vraiment pas une lecture idéale pour les transports en commun.
Plus d'informations (et d'enthousiasme) en anglais sur Swedish Book Review.
Un 2e roman d'Eva-Marie Liffner intitulé Imago va arriver prochainement au Québec, encore chez Rivages (avec une traductrice différente).
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