mardi 4 mai 2010

Vendela et les fées

Une fois n'est pas coutume, voici un billet intermédiaire. Eh oui.

Je suis plongé dans la lecture de Blodläge (j'en suis au premier tiers environ) et l'ambiance est décidément différente (pas meilleure: différente) des Edwardson, Tursten, Larsson, Larsson, etc. Ça ne me surprend pas de la part de Theorin, conteur d'histoires avant tout et auteur de polars quelque peu atypique.

Certes, on voit déjà très bien en ce début du mois de mars sur l'île d'Öland que des choses pas catholiques se trament au sein de la famille de Per Mörner (famille que l'on a rencontrée dans L'Heure trouble en la personne d'Ernst, le sculpteur). On sait depuis le prologue qu'un meurtre se prépare pour la Walpurgis (la nuit du 1er mai, cf. Wikipedia). L'auteur nous a donné un très bref aperçu du drame avant de nous entraîner quelques semaines en arrière. Taquin, le Theorin...

Bref, de sombres nuages commencent à s'amonceler à l'horizon et je me fais du souci pour Per Mörner. Mais pour le moment il est surtout question de la vie des différents personnages. Ils se dévoilent par petites touches et vaquent à leurs occupations. Parmi ces personnages, il y a Vendela Larsson.

* * *
La quête de Vendela

Vendela est née à Öland. On découvre des bribes de son enfance, qui n'a pas été de tout repos, dans de courts chapitres intitulés "Vendela et les fées". Sa mère est morte alors qu'elle était toute jeune, son père était tailleur de pierres et travaillait dans la fameuse carrière de Stenvik. L'argent manquait cruellement. La jeunesse de Vendela a été un peu plus bouleversée encore lorsqu'est arrivé(e) à la maison l'Invalide, personnage mystérieux amené(e) un beau jour par le père, sans un mot d'explication. L'inconnu(e) restait cloîtré(e) dans une chambre à l'étage... On n'en sait guère plus à ce stade car Vendela évitait soigneusement tout contact -ne serait-ce que visuel- avec l'Invalide.

Vendela Larsson, adulte, est de retour à Stenvik. Sa vie de couple est exempte de passion (son mari Max ne se soucie que de son nombril et de son travail) mais elle ne manque pas d'argent. Elle revient à Öland passer la belle saison non pas dans la petite ferme sans électricité de son enfance, mais dans une belle villa toute neuve. Dans le voisinage se trouvent deux habitations bien plus modestes: la maison des Mörner et celle d'un certain Gerlof Davidsson...

Vendela, qui ne se satisfait pas entièrement de la plate réalité, a trouvé depuis longtemps une consolation insolite: les fées. Elle les a cherchées enfant sur la lande, puis plus tard sur l'île de Gotland et jusqu'en Islande, dans la région du glacier Snæfellsjökull, zone volcanique très fréquentée (paraît-il) par les êtres magiques (1).

De retour sur son île natale elle espère trouver enfin une des portes de leur royaume, peut-être près de la "pierre aux fées" qui se situe un peu à l'est de Stenvik. Des cavités rondes et lisses à la surface du rocher sacré permettent de déposer les offrandes destinées aux créatures elfiques (voir photo d'une pierre de ce genre, située sur l'île de Gotland - la plupart de ces cavités dateraient de l'âge de bronze selon l'article qui accompagne la photo - site du Gotland Museum). Si l'offrande leur plaît, les fées peuvent accepter d'exaucer les vœux des humains.

Mais Vendela sait d'expérience qu'il faut se méfier des souhaits imprudents... et des trolls, mortels ennemis des êtres elfiques.

* * *
Raconte-nous une histoire, oncle Johan!

J'aime le soin avec lequel Theorin tisse son histoire, incorporant des éléments bien réels à son récit (comme les légendes sur le Snæfellsjökull ou les creux méticuleusement polis de la pierre aux fées). Il a même exhumé un -vrai- magazine pour fanas de "mystères": Sökaren (2) (selon Wikipedia, il tire à peine à un millier d'exemplaires). Un personnage le mentionne une fois! C'est ce qu'on appelle soigner les détails. Les lecteurs curieux ont ainsi plusieurs occasions de faire tourner leur moteur de recherche favori (mais ce n'est pas nécessaire à la compréhension du récit, bien sûr).

* * *
Ambiance

Pour rêver un peu et se mettre dans l'ambiance (allez, Albin Michel, on se presse de traduire!) voici une petite vidéo (YouTube).

Le groupe s'appelle Sarek (ne pas confondre avec le papa de Spock) - la chanson a pour titre "Älvorna" (les fées) - les images de cette vidéo n'ont rien à voir avec Sarek mais elles contribuent fort bien à l'ambiance. Le site du groupe fournit un lien vers une vidéo plus officielle, extraite d'un spectacle (également sur YouTube). C'est délicieusement kitsch et 100% playback. Leur page Internet propose d'autres liens musicaux (il suffit de cliquer sur l'onglet "Video").

Bon, j'y retourne, je veux savoir si Vendela trouve l'entrée du royaume des fées... et si Per Mörner échappe au troll qui le menace!

Mise à jour: à suivre dans un deuxième billet, printemps sanglant.


---NOTES---
(1) À noter qu'un autre volcan islandais, le désormais célèbre Eyjafjallajökull, est entré en éruption quelques heures à peine avant la sortie de Blodläge... Certains diront que c'est un hasard. D'autres, plus éclairés, y verront l'évidente conséquence de la ruée des trolls vers les librairies en surface.

(2) Litt. "le chercheur", "celui qui cherche" (dans le cas d'un chercheur scientifique on dira plutôt "forskaren").

8 commentaires:

bladelor a dit…

C'est une bonne idée ce billet intermédiaire !

Paul Arre a dit…

Oui mais je ne ferais pas ça trop souvent: je dois garder du temps pour lire ;-)

PS: seul le billet final sera inscrit pour le challenge, bien sûr.

Sophie a dit…

Toi tu sais décidément donner envie.
Vite Albin Michel !!!
Je ne connaissais pas les pierres aux fées c'est drôlement joli.

Paul Arre a dit…

C'est Rémi Cassaigne le traducteur de Johan Theorin. On l'encourage de loin!

rémi a dit…

Merci pour l'encouragement! Je reviens d'Öland - les Elfes rôdent toujours. La traduction avance à son rythme.

Paul Arre a dit…

Theorins översättare är hjärtligt välkommen på den här bloggen :-)

Saluez les elfes pour nous la prochaine fois, mais ne vous perdez pas dans leur royaume!

Lystig a dit…

et la fin alors ? j'ai lu ce livre, il ne me reste plus que le premier de l'auteur... en français... à moins que Rémi Cassaigne en ait traduit un autre depuis !

god ferie !

er det ikke varm i CDN ?

Paul Arre a dit…

Hello Lystig, non à ce jour nous en sommes toujours à trois romans signés Theorin. Le quatrième est encore à paraître en Suède. Patience!

Jo det är ganska varmt här, och det regnar ofta på kvällarna. On se croirait à Miami! Mais l'automne approche vite alors on profite de la chaleur tant qu'elle est là...