mercredi 29 septembre 2010

Le Septième fils - Blues au fond d'un fjord


Le Septième fils (titre original Sjöundi sonurinn), Arni Thorarinsson, Éd. Métailié, 2010, 350 pages. Traduit de l'islandais par Éric Boury.

Troisième ouvrage de la série Einar. J'ai noté dans le cours du récit une brève référence à un ouvrage non traduit de la série, la Lune bleue, Blátt tungl. Fort heureusement le fait de ne pas connaître l'intrigue de Blátt tungl a pour seule et unique conséquence la -légère- frustration du lecteur.

J'ai retrouvé avec grand plaisir dans ce roman tout ce qui fait le charme des bouquins de Thorarinsson: un héros sympathique, une ironie très présente, un aperçu des réalités islandaises (le roman a été écrit peu de temps avant la crise économique de 2008 qui a frappé l'Islande de plein fouet). Les petites notes ajoutées çà et là par le traducteur sont toujours aussi utiles.
"- Tu es satisfait de ce que tu as accompli?
- Oh non, répond-il, et les épaules de celui qui fut autrefois un militant charismatique s'affaissent lourdement. Oh que non, je me dis parfois que l'Islande est devenue une nation qui a perdu tout sens de l'État.
- Et qu'est-ce qui a remplacé l'État?
- Le marché."
Le détesté et très radin Trausti Löve, rédac' chef du Journal du Soir, envoie Einar faire un reportage dans la région des fjords de l'ouest, plus précisément à Isafjördur, bien loin de sa base habituelle d'Akureyri.

Travail journalistique de routine: présenter la ville, ses perspectives économiques, les gros problèmes liés aux quotas de pêche, les craintes et les espoirs suscités par le projet de raffinerie pétrolière, et bien sûr prévoir une entrevue avec le maire. Les faits divers ne sont pas à négliger non plus, et Einar va s'intéresser à l'incendie d'une ancienne maison dans le vieux quartier d'Isafjördur. Incendie accidentel ou criminel? Quel est le petit malin qui a déféqué sur la tombe de Kiddi du Kjölur, bâtisseur de la maison? Rien de très palpitant a priori, mais les événements se précipitent rapidement: deux cadavres carbonisés sont retrouvés dans un camping-car volé à des touristes lituaniens. La mafia des anciens pays de l'Est serait-elle impliquée? Règlement de compte chez les trafiquants de drogue? Et qui sont les victimes?

Einar va se trouver un "nounours" (c'est le nom qu'il donne à ses informateurs policiers) à Isafjördur grâce aux nombreuses connexions d'Oligisli, le commissaire d'Akureyri. Brandur Brandsson est un brigadier-chef vieillissant, volontiers ronchon et franchement conservateur. Il consomme plus d'alcool qu'il ne fournit de renseignements, mais son appui sera fort utile à notre journaliste.
"Everybody cryin' 'bout the seventh son / In the whole round world there is only me / And I'm the one, I'm the one / I'm the one, I'm the one / The one they call the seventh son..."
En plus de fournir une intrigue bien ficelée, Arni Thorarinsson promène ses lecteurs dans une Islande urbaine, très actuelle. Le regard d'Einar est souvent ironique, frôle parfois le cynisme, mais il est un bon observateur de son cher pays et de ses habitants.

Petite difficulté pour le lecteur francophone, l'abondance de noms de personnes et de lieux. Immersion islandaise garantie! Heureusement on s'habitue vite à la manie islandaise des surnoms (Karl - Kalli, Sigurdur - Siggi, Oddny - Odda, etc.) et la logique de la langue permet d'apprivoiser une bonne partie de ces mots bizarres (..........dalur désigne une vallée, ........gata ou ........straeti une rue, .........skogur un bois/une forêt, et ainsi de suite).
"- Quant aux enfants, ils s'appliquent à singer leurs parents.
- Et se prosternent à leur tour devant le dieu de l'argent."
Le Septième fils n'a pas de personnage aussi remarquable que la Victoria du Dresseur d'insectes, mais le lecteur croise avec plaisir Brandur Brandsson, la commissaire Alda Sif et son jeune fils Grimsi, l'ancienne candidate de télé-réalité Oddny surnommée Oddny Idol, le joueur de football Karl Olafsson, le préfet Olli dit La casquette, et bien d'autres.

Les romans d'Arni Thorarinsson accompagnent fort bien ceux de son célèbre compatriote Arnaldur Indridasson. Ils offrent un autre regard sur l'Islande, de bonnes intrigues, des personnages bien campés... j'en redemande!

[Merci encore à Mathieu, Dimedia et les éditions Métailié, pour ce roman]

lundi 27 septembre 2010

Séries - Anna Jansson

Code couleur: suédois / français
Éditeur français: Toucan

Série Maria Wern
  1. Stum sitter guden, 2000 / Le Pacte boréal, 2010 (billet)
  2. Alla de stillsamma döda, 2001
  3. Må döden sova, 2002
  4. Silverkronan, 2003
  5. Drömmar ur snö, 2004
  6. Svart fjäril, 2005
  7. Främmande fågel, 2006 (n) / L'Inconnu du Nord, 2009
  8. Pojke försvunnen, 2007
  9. Inte ens det förflutna, 2008
  10. Först när givaren är död, 2009
  11. Drömmen förde dej vilse, 2010
  12. Alkemins eviga eld, 2011
  13. När skönheten kom till Bro, 2012

(n) nominé pour le prix du meilleur roman policier de l'année

mercredi 22 septembre 2010

Nouvelles en vrac

Les Parisiens vont avoir de la belle visite: la Bibliothèque nationale de France organise une journée d'étude judicieusement intitulée "À glacer le sang: autour du polar scandinave" le 29 septembre.
Parmi les invités, des noms qui donnent envie de sauter dans un avion: Arni Thorarinsson, Håkan Nesser, Kjell Eriksson et... Johan Theorin! Comme dirait Caliméro: c'est vraiment trop inzuste!

Des traducteurs seront présents (Éric Boury et Philippe Bouquet notamment).
Détail intéressant: l'entrée est libre.

* * *

Le prochain Läckberg aura pour titre L'Enfant allemand (voir le billet de la VO). La date de parution annoncée est le 5 janvier 2011, chez Actes Sud.
Juste après Noël? Bizarre.

* * *

Du côté du Canada, Louise Penny, Québécoise anglophone, est publiée pour la première fois en français avec En plein cœur, traduction de Still Life publié initialement en 2005.

Still Life a raflé quelques prix, dont la New Blood Dagger britannique (CWA, 2006) qui récompense un premier polar.

En plein cœur est édité par Flammarion Québec.

jeudi 16 septembre 2010

La Malédiction des anges - Du rififi au couvent


La Malédiction des anges (titre original: Angelology) de Danielle Trussoni, Éd. Fleuve Noir, 2010, 545 pages. Traduit de l'anglais par Vincent Hugon.

Il existe une bande-annonce, voir le billet précédent.

Détail intéressant, l'auteure (née dans le Wisconsin) vit dans le sud de la France.

La Malédiction des anges peut faire penser au Da Vinci Code (pour la quête à saveur religieuse), ou pourquoi pas à Rick Riordan (pour le croisement entre la mythologie et notre réalité moderne, mais c'est là leur seul point commun).

Chez le même éditeur il m'a un peu rappelé La Librairie des ombres, qui nous transporte sur une Terre alternative où certains personnages ont des caractéristiques qui les distinguent des humains "normaux".

* * *
T'as de belles plumes, tu sais

En bref, l'intrigue oppose deux camps irrémédiablement opposés. D'un côté les Nephilim, êtres mythiques qui résultent d'un croisement entre des anges et des humains (cf. Genèse 6,4); de l'autre des angéologues, spécialistes du sujet, qui depuis plusieurs siècles luttent contre les premiers. Hormis les angéologues, l'immense majorité des humains ignorent tout de la vraie nature des Nephilim.
Genèse 6,4 : "Les géants étaient sur la terre en ces temps-là, après que les fils de Dieu furent venus vers les filles des hommes, et qu'elles leur eurent donné des enfants: ce sont ces héros qui furent fameux dans l'antiquité"
Ces anges qui, avant le Déluge, avaient courtisé "les filles des hommes" étaient devenus mauvais. Ces "Veilleurs" déchus, dont la mission à l'origine était de veiller sur la Création, ont été punis par décret divin. Ils ont été jetés et enchaînés au fond d'une grotte obscure, dans l'attente de leur jugement. Leur nombreuse descendance (qui a trouvé un moyen de survivre au Déluge) ne vaut pas mieux qu'eux.

Le récit nous montre des créatures mauvaises mais qui ont gardé toutes les caractéristiques de l'ange tel qu'on se l'imagine. Dans ce roman la beauté céleste va donc volontiers de pair avec la cruauté. Comme leurs ancêtres déchus, les Nephilim ont des boucles blondes et des pensées noires. L'auteure prend ainsi le mythe des anges à rebrousse-poil (ou plutôt à rebrousse-plume). Cela donne bien du fil à retordre au lecteur, car traditionnellement l'aspect angélique est associé aux concepts de bonté et de bienveillance.

Les Nephilim sont puissants, en plus d'être méchants et égoïstes. Une conséquence immédiate en découle: ils occupent des postes de pouvoir. Familles régnantes et vieilles dynasties, États-majors, directions de multinationales, ils font concurrence aux humains dans les plus hautes sphères de la société. Heureusement pour leurs adversaires, ils ne sont pas très malins. Les possessions matérielles et la splendeur de leurs ailes sont les seules choses qui intéressent ces drôles de semi-anges; l'intellect n'est pas leur point fort. Leurs buts: maintenir leur position dominante et trouver un remède à la dégénérescence dont certains d'entre eux commencent à souffrir, conséquence des multiples croisements avec les Hommes.

Les angéologues ne sont pas pauvres non plus (ils ont un côté très "bon chic bon genre") mais ils misent avant tout sur leurs connaissances et leur courage pour atteindre leur objectif: libérer l'humanité des parasites que sont les Nephilim.

Dieu et ses anges (les bons) sont au Ciel. La Terre est un ring et l'arbitre a pris sa pause. Qui va l'emporter?

* * *

Une grosse difficulté avec les mondes alternatifs, c'est de pouvoir les rendre suffisamment cohérents.

Avec La Malédiction des anges, le défi était de taille et l'auteure s'en sort plutôt bien, s'appuyant sur des récits mythiques comme le livre d'Hénoch. De longs chapitres nous aident à nous familiariser avec l'angéologie et l'univers alternatif sur lequel elle repose. Dans un tel univers, les anges -et surtout leurs rejetons- sont réels, ils ont un corps, des organes reproducteurs, et on peut même les disséquer (voilà qui met un terme au débat sur le sexe des anges). Ils sont non seulement capables de voler mais peuvent conduire une voiture de luxe, ou prendre l'ascenseur lorsqu'ils veulent changer d'étage sans se faire remarquer par les humains.

Si je n'ai pas de problème particulier pour accepter la géologie antédiluvienne ou la musicologie céleste, j'ai tout de même grincé des dents à certaines occasions.

Par exemple, les ailes des Nephilim. Ils en sont très fiers et adorent les exhiber lorsqu'ils sont entre eux. Dans d'autres circonstances (notamment lorsqu'ils interagissent avec les humains) ils les "replient" dans leur corps. Les ailes sont visibles et bien concrètes (il suffit de les briser pour tuer un de ces monstres) mais elles passent sans problème à travers les couches de vêtements, ce qui est pour le moins contradictoire.

Autre exemple: les pompiers de l'État de New York n'ont pas la réputation d'être des lambins. Lorsqu'une bâtisse flambe on doit bien voir arriver rapidement un ou deux de leurs camions? Même en zone rurale, des voisins ou simples curieux vont s'approcher pour observer l'incendie ou proposer de l'aide? Dans une scène pleine d'action du roman on a bien un gros incendie, des créatures qui volent dans tous les coins, des dizaines de cadavres à planquer après les combats, et pas le moindre badaud ne pointe le bout de son nez. Quant aux corps, ils sont tout simplement balancés dans la rivière Hudson, ni vu ni connu.

Même dans un monde alternatif, ces petits détails passent difficilement.

* * *
My name is Clochette, Célestine Clochette!

Un aspect charmant -et parfois déconcertant- du roman, ce sont les noms des héros.
Les prénoms "angéliques" abondent, notamment chez les angéologues (n'oublions pas que seuls les Veilleurs sont mauvais): la jeune ingénue du couvent Sainte-Rose, Évangéline, est fille d'Angela et petite-fille de Gabriella. Les Nephilim, eux, portent des noms improbables qui leur vont très bien: Percival, Sneja, Otterley.

Une partie de l'action se déroule en France, et plusieurs personnages ont des noms français. Mais ils sonnent parfois bizarrement à une oreille française, comme Sabine Clémentine.

On retrouve un Verlaine dans le rôle du jeune premier plein de fougue (RJ Ellory avait donné ce nom à un des personnages de Vendetta).

Mais d'où sort Célestine Clochette? À chaque fois que son nom apparaît, je pense à Peter Pan...

* * *

En conclusion, La Malédiction des anges fera le bonheur des lecteurs qui aiment les réalités alternatives fantastico-mystico-religieuses, les longues descriptions, et qui n'ont pas peur d'avaler deux volumes. La fin du roman appelle en effet très clairement une suite, qui est en cours d'écriture et s'intitulera Angelopolis.

Un film est en prévision chez Columbia Pictures.

Petit ajout: les filles de Bokhora à Stockholm (un site consacré à la littérature) ont eu droit à une livraison très spéciale lors de la sortie de l'édition suédoise du bouquin... cliquer sur le lien pour voir ça.

[Un grand merci à Suzanne, ainsi qu'à Fleuve Noir, pour la découverte de cette auteure.]

mercredi 8 septembre 2010

La Malédiction des anges : la bande-annonce

Concernant les bandes-annonces en français, voici celle de La Malédiction des anges de Danielle Trussoni chez Fleuve Noir (lecture en cours):



Si quelqu'un reconnaît le chant...

mardi 7 septembre 2010

Tyskungen / L'Enfant allemand - Camilla Läckberg


Tyskungen ("Le petit allemand" ou "L'enfant allemand") de Camilla Läckberg, éd. Forum, 2007, 409 pages.
[Mise à jour janvier 2011, le titre français est bien L'enfant allemand. Paru chez Actes Sud, 2011, traduit du suédois par Lena Grumbach, 400 pages.]


Ce volume est le cinquième de la série Erica Falck, qui à ce jour compte sept titres. Pour la publication en français de l'ouvrage il faudra sans doute attendre l'an prochain (le "gros" Actes Noirs de l'automne sera L'Hypnotiseur, de Lars Kepler).

Le récit de Tyskungen reprend là où l'Oiseau de mauvais augure se terminait. Erica découvrait une médaille nazie (plus précisément une croix de fer de 1re classe qui doit ressembler à ceci), une layette tâchée de sang séché et quelques journaux intimes dans un coffre ayant appartenu à sa mère, Elsy.

Les lecteurs réguliers de Läckberg le savent déjà, Erica et sa sœur Anna n'ont jamais eu d'excellents rapports avec Elsy. C'était une femme plutôt froide, très peu portée sur les câlins et les sourires. Dans la famille Falck, c'est le père qui était chaleureux et aimant.
Les deux parents sont morts dans un accident, peu de temps avant le début de La princesse des glaces, premier titre de la série.

La lecture des journaux intimes d'Elsy, rédigés entre 1943 et 1945 lorsqu'elle était adolescente, révèle une personne très différente de la mère qu'Erica a connue. La jeune Elsy était enthousiaste, avait des amis, et malgré les difficultés causées par la guerre elle voyait l'avenir avec confiance.

Erica va s'efforcer de comprendre qui était cette Elsy qu'elle n'a jamais connue, et pourquoi elle a si radicalement changé à l'âge adulte.

Dans l'espoir d'expliquer la présence d'une décoration nazie dans les affaires de sa défunte mère, Erica frappe à la porte d'Erik Frankel, un historien qui est né et réside toujours à Fjällbacka. C'est à cette occasion que le crime s'invite de nouveau dans la vie d'Erica: deux mois après sa visite chez le vieil homme, on découvre le cadavre de celui-ci.

Le récit voit se croiser les recherches personnelles d'Erica et l'enquête policière sur la mort de Frankel, le passé et le présent.

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"Les vieux ossements doivent reposer en paix"

La tension monte tout doucement au début, puis le rythme des événements et des révélations s'accélère. Chaque chapitre est constitué de sections courtes qui permettent de suivre les actions des différents personnages, et se termine avec un aperçu du passé de la jeune Elsy. C'est un découpage habituel chez Läckberg, très "visuel", très rythmé, qui entretient la curiosité (et la frustration) du lecteur et lui donne le goût de vite tourner la page afin de découvrir la suite.

La vie intime du couple Erica/Patrik a toujours une place importante. Bébé Maja a maintenant un an, sa maman se remet à l'écriture, c'est donc au tour de Patrik de prendre un congé paternité pour s'occuper de la petite. Ce sera l'occasion pour le malheureux de se faire sévèrement et fréquemment critiquer par son épouse. Il faut dire que pour un policier, Patrik manque parfois singulièrement de flair... accepter un rendez-vous "promenons nos bébés ensemble" avec son ex-conjointe, sans en parler auparavant à sa femme, c'est ce qu'on appelle chercher les problèmes!

L'humour est bien présent dans ce volume aussi, ce qui donne un résultat assez pétillant. La juxtaposition entre les événements dramatiques et le comique des situations ou de certains personnages (eh oui, Bertil Mellberg est toujours fidèle au poste) plaira à bien des lecteurs, mais pas à tous.

En fait, c'est simple: ceux qui ont aimé les bouquins précédents apprécieront sans aucun doute celui-ci, et ceux qui n'étaient pas satisfaits le resteront car ce livre n'est pas fondamentalement différent de ses petits frères.

Petite note pour ceux qui se posent la question (c'était mon cas en attaquant la lecture). Oui, les cafetières sont toujours aussi souvent sollicitées!

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Thèmes récurrents

On retrouve dans Tyskungen des thèmes chers à Camilla Läckberg.

Tout d'abord la question du bien et du mal. La différence entre "bien" et "mal" est-elle nette et tranchée, noir/blanc, ou bien le monde est-il plutôt un dégradé de gris, le mal inextricablement mêlé au bien? La justice, l'expiation, le pardon (et leurs contraires...) sont intimement liés à ce premier thème.

Ensuite, il y a l'implacable enchaînement des causes et des effets. Tel événement a des répercussions immédiates et directes, mais peut aussi avoir des effets "ricochet" imprévus, dévastateurs, et affecter la vie de bien des gens à travers les années. Läckberg adore jouer avec le destin de ses personnages et dans ce cinquième roman elle s'en donne à cœur joie.

Enfin, les bonheurs et les affres de la maternité ont ici encore une grande place. On assiste à pas moins de deux accouchements et il est souvent question de couches. Courage, les hommes ;-)

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La Suède et la guerre

Tyskungen nous donne un très bref aperçu de la Suède durant la guerre. Le pays était resté neutre, en grande partie par crainte de subir le même sort que le Danemark et la Norvège, mais bien évidemment la Suède n'a pas échappé à certaines conséquences, par exemple des difficultés d'approvisionnement. Pour les localités de pêcheurs (comme Fjällbacka) la présence de mines près des côtes était une menace bien concrète.

On trouve maintes informations sur Wikipedia. Comme souvent, la version anglaise est plus détaillée que l'article en français. J'y découvre ce slogan malin du temps de la guerre, inspiré par la peur des espions: En svensk tiger.
Cette courte phrase peut signifier "Un tigre suédois" (d'où le dessin) mais aussi "Un Suédois se tait" (tiger peut être soit le nom commun tigre, soit le présent du verbe tiga, se taire).



[Participe au challenge Lire en VO]


dimanche 5 septembre 2010

Norrlands svårmod - La mélancolie du Nord

En surfant un peu pour voir s'il y a des choses particulièrement intéressantes à faire venir de Suède, je tombe sur ce trailer des éditions W&W:



Une photo, une musique toute simple : efficacité.

L'annonce dit en gros ceci: Une chose terrible s'est produite il y a 16 ans / Qui a changé la vie d'Anna pour toujours / Le passé est maintenant de retour / Et il sera impossible de se cacher / Il est temps de résoudre l'énigme / Il est temps de retourner dans le Norrland / Pourquoi une famille a-t-elle été détruite? / La réponse figure dans un premier roman exceptionnel / Norrlands svårmod: un roman sur une disparition.

Auteure: Therése Söderlind. Parution le 16 septembre.
[sur le Norrland, vaste région du nord de la Suède, voir Wikipedia]

Les éditeurs français font-ils souvent ce genre de bandes-annonces? On trouve des interviews, par exemple cette très intéressante entrevue avec Johan Theorin sur le VideoAlbinMichel's Channel sur YouTube. Mais la tradition du trailer ne semble pas très bien établie chez nous, me trompé-je?

samedi 4 septembre 2010

Swap Frissons - C'est dans la poche

Histoire d'aider les swapeurs/swapeuses à maîtriser leur budget, voici une liste non exhaustive de polars scandinaves publiés en poche. Ce ne sont pas des recommandations personnelles, juste un récapitulatif de ce qui est -relativement- facile à trouver en librairie. Ça peut aussi donner des idées: il est facile d'oublier les Matti Joensuu, Leif Persson ou Liza Marklund, etc...

À tout seigneur, tout honneur: Stieg Larsson arrive dans la collection Babel Noir (c'était bien sûr la solution à la petite devinette du billet précédent)
Il s'en vient, il est là, il était plus que temps:


Karin Alvtegen, Suède, Points
Recherchée, Trahie, Honteuse, Ténébreuse

Arne Dahl, Suède, Points
Misterioso

Leif Davidsen, Danemark, Folio
La femme de Bratislava, Le Danois serbe, L'ennemi dans le miroir, L'épouse inconnue, La photo de Lime, Le dernier espion

Åke Edwardson, Suède, 10/18
Danse avec l'ange, Un cri si lointain, Ombre et soleil, Je voudrais que cela ne finisse jamais, Voile de pierre, Chambre numéro 10, Ce doux pays
Attention, il ne faut pas être allergique aux romans longs et lents!

Kjell Eriksson, Suède, Babel Noir
Le cercueil de pierre, La terre peut bien se fissurer (à paraître le 6 octobre)
L'univers d'Eriksson devrait plaire aux amateurs de polars noirs.

Karin Fossum, Norvège, Points + J'ai Lu
L'œil d'Ève, Ne te retourne pas, Celui qui a peur du loup, Le diable tient la chandelle, La mort indienne

Anne Holt, Norvège, Points
La déesse aveugle, Bienheureux ceux qui ont soif, Une erreur judiciaire, Cela n'arrive jamais

Stig Holmås, Norvège, Gallimard/Série noire
Le Condor

Arnaldur Indridason, Islande, Points (voir billet)
La cité des jarres, La femme en vert, La voix, L'homme du lac, Hiver arctique
Le Maître du polar scandinave est publié en poche, comment s'en priver?! ;-)

Anna Jansson, Suède, Livre de Poche
L'inconnu du Nord

Flemming Jarlskov, Danemark, Aube poche
Coupe au carré - l'ouvrage est épuisé, mais on peut encore le trouver en rayons

Matti Joensuu, Finlande, Folio
Harjunpää et l'homme-oiseau, Harjunpää et le fils du policier, Harjunpää et les lois de l'amour

Mari Jungstedt, Suède, Livre de Poche
Celui qu'on ne voit pas
Comme Anna Jansson, les polars de Mari Jungstedt se déroulent sur la très touristique île de Gotland, dans la Baltique.

Thomas Kanger, Suède, 10/18
Le temps du loup

Björn Larsson, Suède, Livre de Poche + Folio
Le mauvais œil, Le cercle celtique

Henning Mankell, Suède, Points
Meurtriers sans visage, Le guerrier solitaire, La cinquième femme, Les morts de la Saint-Jean, La muraille invisible, Les chiens de Riga, La lionne blanche, L'homme qui souriait, Avant le gel, Le retour du professeur de danse

Liza Marklund, Suède, Livre de Poche
Deadline, Studio Sex

Christian Mørk, Danemark, Pocket
Darling Jim (l'histoire se déroule en Irlande)

Jo Nesbø, Norvège, Folio
L'homme chauve-souris, Les cafards, Rouge-gorge, Rue Sans-Souci, L'étoile du diable, Le sauveur, Le bonhomme de neige

Håkan Nesser, Suède, Points
Retour à la Grande Ombre, Le mur du silence

Leif GW Persson, Suède, Livre de Poche
La nuit du 28 février, Sous le soleil de minuit

Olafur H. Simonarson, Islande, Points
Le cadavre dans la voiture rouge

Vidar Svensson, Suède, Rivages/noir
Retour à L.A. - l'ouvrage semble indisponible, mais on peut encore le trouver en rayons

Maj Sjöwall & Per Wahlöö, Suède, Rivages/noir
Roseanna, L'homme qui partit en fumée, L'homme au balcon, Le policier qui rit, La voiture de pompiers disparue, Meurtre au Savoy, L'abominable homme de Säffle, La chambre close, Les terroristes, L'assassin de l'agent de police

Arni Thorarinsson, Islande, Points
Le temps de la sorcière, Le dresseur d'insectes

Aino Trosell, Suède, Pocket
Si le cœur bat encore, Ne les regarde pas dans les yeux