lundi 29 mars 2010

Camilla Läckberg à Paris: le programme

Camilla Läckberg, de passage à Paris à l'occasion du Salon du Livre, a publié son emploi du temps sur son blog. Voici donc le menu, y compris les interviews (pm = après-midi):

Lundi 29 mars
3.30-4.30pm : Chat live sur le site web du "journal" Métro
4.30-5.30pm : Interview avec Thierry Wagner de Carrefours savoirs magazine
5.30-6.00pm : Interview avec Julien Bisson pour France Soir
7.00-7.30pm : Télévision show « Le Grand Journal » Canal +, en live

Mardi 30 mars
9.45-10.30 : Interview avec Delphine Peras pour le magazine L’Express
10.30-11h00am : séance de photos pour le magazine L’Optimum
11.30-11h45am : Interview avec Pierre de Vilno sur Europe 1
11h45am : Départ pour le Salon du Livre
12.30-1.30pm : mini-débat au Salon sur le thème "Detective Novel as a way of expression" avec Patricia MacDonald, Michèle Lesbre, et Peter James. Meeting animé par Hubert Artus
1.30pm-2.30pm : séance de dédicaces Librairie Gibert Joseph Bookshop on the Thirtieth Anniversary Pavilion /U89
2.30-3.00pm : Interview avec Myriam Ferrus pour BFM télévision, au Salon
3.00-3.30pm : Interview avec Jessica Nelson pour TF1 télévision, au Salon
7.00-7.30pm : Interview avec Bernard Lehut pour la radio RTL, au Salon
7.30-9.00pm : séance de dédicaces au stand Actes Sud, au Salon

Mercredi 31 mars
9.00-930am : Interview avec Geraldine Boyer pour le site web de Femme actuelle (vidéo)
9.30-10.00am : Interview avec Christine Monin pour le magazine La Vie
10.30-11.30am : Interview avec Françoise Dargent pour Le Figaro
12.00 : Départ pour les studios de France 24 (c'est une chaîne de télé ça?)
12.45-1.00pm : Interview pour « le journal de la culture » sur France 24
2.00-2.30pm : Interview avec Hubert Artus pour L’Optimum et 20 minutes
2.30-3.30pm : Interview avec Julien Burri pour le magazine Femina
3.30-4.30pm : Interview avec Simone Saint-Martin pour le magazine Femmes
4.45 : Départ pour l'aéroport Charles de Gaulle

dimanche 28 mars 2010

Sangre derramada

Les bouquins d'Åsa Larsson ne sont pas rapidement traduits en français, c'est le moins qu'on puisse dire. Gallimard a publié le premier, Horreur boréale, en 2006. Depuis, plus rien.

Par contre les lecteurs anglophones (ou capables de lire en anglais) sont gâtés avec trois titres traduits sur quatre (voir résumé de la série).

Même les hispanophones sont mieux placés que nous. Je suis en train de lire le deuxième bouquin d'
Åsa Larsson (Det blod som spillts) et je suis tombé sur une pub pour le #1 Aurora boreal et le #2 Sangre derramada! Avec un petit clip où l'on peut voir l'auteur présenter son deuxième livre. Olé!



jeudi 25 mars 2010

Kallentoft et Theorin: liens en vrac

Quelques liens & lectures à propos de deux récentes parutions.

Hiver, de Mons Kallentoft : j'avais déjà noté un article du Magazine Littéraire. Du côté des blogs, d'autres billets sont référencés sur Blog-O-Book.

Des billets également pour L'Écho des morts, de Johan Theorin: suivre ce lien vers le B-O-B. Ajoutons à cela Hannibal le Lecteur et Planète Polars (qui gagne la palme du meilleur titre avec "Johan Theorin, déjà un auteur-phare"!)

Toujours à propos du bouquin de Theorin: lu une critique plutôt enthousiaste dans le cahier littéraire du Figaro du jeudi 11 mars. Extrait: "Johan Theorin appartient à cette nouvelle génération d'auteurs qui pourraient être les héritiers d'un Simenon transposé dans le monde du XXIe siècle, latitude nord. Aucun serial killer ne rôde dans ses pages (...) Mais il y a l'atmosphère, finement rendue, par petites touches successives, le chuintement du vent sur la lande, la vision de la mer prise dans la glace, la chaleur des intérieurs confits dans l'hiver."

La chaleur de la grande baraque vide d'Åludden est toute relative, mais lorsque souffle le blizzard nul doute que même les cabanes de pêche d'Öland ont des allures d'accueillantes auberges!

L'édition française du Theorin est arrivée à la maison hier soir (j'en remercie Jasmine & Albin Michel). La rencontre avec l'original suédois s'est bien passée, les deux volumes se sont regardés un long moment d'un air méfiant mais ils sont désormais inséparables. Je prendrai évidemment un moment pour relire le roman en français, histoire de contrôler mon niveau de lecture en VO (mais ça ne fera pas l'objet d'un billet :-p)

Il existe un point commun entre Kallentoft et Theorin, outre la nationalité et la langue. Tous les deux ont en effet commencé une série romancière [pfiouh je ne devrais pas écrire le soir] rythmée par les saisons. Kallentoft a déjà publié dans son pays les volets "hiver", "été" et "automne" (seul le premier a pour le moment été traduit en français). De Theorin nous pouvons lire les romans se déroulant en automne et en hiver; le roman du printemps sera quant à lui dans les vitrines le 6 mai 15 avril en Suède. Une question a été posée par certains critiques et lecteurs: que va-t-il arriver au vieux Gerlof Davidsson à la fin du quatrième et dernier roman, celui de l'été? L'auteur laisse planer le doute sur son destin...

[Parlant de Simenon... son fils Pierre se lance dans le monde du polar avec Au nom du sang versé. Le roman a été écrit en anglais, can you believe it?]

lundi 22 mars 2010

Des nouvelles de Camilla Läckberg

Camilla Läckberg -rentrée de ses vacances en Thaïlande en pleine forme- sera présente au Salon du Livre à Paris (26-31 mars). Elle fera acte de présence le 30 mars.

Elle sera en bonne compagnie puisque le Salon accueillera entre autres : Paul Auster, Salman Rushdie, Patricia McDonald, etc. Il y aura même des auteurs canadiens: Anne Robillard et Dany Laferrière. La liste détaillée des auteurs est affichée sur le site du Salon.

* * *

Actes Sud prévoit la parution du quatrième volume des aventures du couple Falck/Hedström au début du mois de mai (en France). La couverture n'est pas encore dévoilée mais une date et un ISBN c'est déjà prometteur.

Le titre sera L'oiseau de mauvais augure.

J'ai lu le bouquin en suédois l'an dernier (voir le billet sur Olycksfågeln) et je me demande si "oiseau de malheur" ne serait pas un meilleur choix. D'un autre côté, "de mauvais augure" sonne sans doute mieux... Enfin bon, l'idée générale est claire, la personne en question est une source d'emm............!

dimanche 21 mars 2010

Hypothermie : Enquêtes sur la vie avant la mort


Hypothermie (titre original Harðskafi), Arnaldur Indridason, Éd. Métailié, 2010, 296 pages. Traduit de l'islandais par Éric Boury.

* * *
Ouverture

Maria a perdu sa mère, Leonora, emportée par la maladie. Les deux femmes ont toujours été très proches et cette disparition l'affecte beaucoup. Deux ans plus tard, elle se pend dans son chalet sur la rive du lac de Thingvellir (1). Son corps est découvert par une amie, Karen, qui ne croit pas à un suicide. L'autopsie ne révèle pourtant rien de suspect, ni drogue, ni marque de coups; il n'y a aucun signe d'effraction ni la moindre trace de lutte. Maria était seule dans le chalet. Son mari -Baldvin- était dans leur maison à Grafarvogur, une banlieue de Reykjavik, au moment du drame. Sa femme l'a appelé peu de temps avant de se suicider, mais rien dans leur conversation ne laissait supposer qu'elle était sur le point de commettre un tel acte.

L'enquête détermine qu'il s'agit d'un suicide. Mais Erlendur est intrigué par la personnalité de Maria, par son enfance marquée par la perte tragique de son père, mort noyé dans les eaux du Thingvallavatn. Intrigué par la cassette que lui remet Karen quelques jours plus tard; la défunte avait consulté un médium et la séance avait été enregistrée. Depuis le décès de sa mère Maria était obsédée par les théories sur la vie après la mort, elle voulait se prouver que quelque chose perdure, "après". Sa mère avant de mourir lui avait fait une promesse: s'il y a une vie après celle-ci, elle lui laisserait un signe...

* * *
Les fantômes d'Erlendur

"Je croyais que tu ne t'intéressais qu'aux disparitions."
"Un suicide, c'est aussi une disparition."

Ce sixième polar d'Arnaldur Indridason se démarque des précédents (voir le récapitulatif de la série). Erlendur fait cavalier seul, à l'écart de l'administration policière. Les inspecteurs Elinborg et Sigurdur Oli ne partagent pas son désir (son besoin?) de comprendre pourquoi une femme s'est suicidée, quelque part du côté de Thingvellir. Ils ont d'autres casseroles sur le feu et n'apparaissent que très peu dans le récit. Visiblement habitués aux fantaisies d'Erlendur, ses supérieurs le laissent agir à sa guise.

Elinborg et Sigurdur Oli sont encore plus perplexes lorsque le commissaire ressort des cartons trois dossiers datant d'une bonne trentaine d'années, à l'époque où Erlendur débutait sous les ordres de Marion Briem. Trois disparitions non résolues: un jeune homme parti seul dans la nuit après une fête bien arrosée. Une jeune femme d'Akureyri, étudiante à l'université de Reykjavik, disparue sans laisser de traces. Un autre jeune homme, David, lycéen à Reykjavik, disparu en 1976. Une visite du père de David, désormais veuf, vieux et malade, ravive l'intérêt du commissaire. Il décide de faire une dernière tentative pour éclaircir ces vieilles affaires et, si possible, apporter un peu de paix à un vieil homme.

* * *
Harðskafi

On retrouve dans ce roman un thème récurrent des aventures d'Erlendur: les disparitions. À commencer par celle de Bergur, le jeune frère d'Erlendur, égaré lors d'une soudaine tempête de neige alors que les deux enfants accompagnaient leur père, il y a très longtemps sur la lande d'Eskifjardarheidi (2). Son corps n'a jamais été retrouvé.

Ce souvenir hante le commissaire d'un roman à l'autre, et Bergur est plus que jamais présent dans ce sixième opus. Erlendur confie à sa fille, Eva Lind: "Parfois, j'aimerais qu'il me laisse tranquille, qu'une journée entière passe sans qu'il vienne dans mes pensées."
"Et ça n'arrive jamais?"
"Non, ça n'arrive jamais."

Harðskafi, titre original de l'ouvrage, est le nom d'une montagne au nord d'Eskifjördur. C'est peut-être là que le jeune garçon a été entraîné par la tempête, c'est en tout cas ce que croyait la mère d'Erlendur et Bergur (cette photo sur le site visindavefur.hi.is aide à repérer la montagne, en arrière du fjord).

Mais alors, pourquoi les éditions anglaise et française ont-elles pour titre Hypothermie? Parce que l'Islande est l'Islande et qu'il n'est pas difficile d'y mourir de froid. Lorsqu'on se perd dans une tempête de neige ou que l'on fait une chute dans les eaux glacées d'un lac, par exemple.

* * *
Sans obscurité, point de lumière
"Il fixa longuement les flancs de la montagne, silencieux et grave, avant de se mettre en route, à pied, avec sa canne de randonneur et son petit sac à dos. Il avançait à grands pas, cerné par le silence de la nature qui s'était endormie pour l'hiver. Bientôt, il avait disparu dans la brume glaciale."
Ce volume de la série est fondamental pour mieux saisir et apprécier l'histoire et la mentalité du personnage créé par Arnaldur Indridason, qui s'affirme encore une fois comme un Maître du polar scandinave.

Hypothermie est un roman lent, intimiste, qui décevra peut-être les amateurs d'action. Les autres se glisseront avec un frisson dans cette histoire sombre, tout juste éclairée par la beauté des paysages, l'humour (très) discret d'Erlendur, et par la franche Eva Lind qui s'installe tout doucement dans la vie de son père. Une histoire où il est bien plus question de hasard et de fatalité, de culpabilité et d'incompréhension entre les êtres, que de procédure judiciaire.

À lire: le blog d'Éric Boury (3) qui recense plusieurs critiques ici, ici, ici, ici et encore ici puis ! Nordic Bookblog, Irresistible Targets.

[Un gros merci à Mathieu & Dimédia pour cet indispensable bouquin.]


---NOTES---
(1) Thingvallavatn, le lac de Thingvellir. Des photos sont disponibles sur le Net: une aurore boréale sur les eaux du Thingvallavatn (Le Routard), une vue du lac, et une autre (Wikipedia)

(2) Voir page 160 et suivantes. La géographie islandaise m'est totalement inconnue et j'ai été très content de trouver cette carte sur le site www.isholf.is (il faut repérer le village d'Eskifjördur, un peu au sud du centre de la carte).

(3) Grâce à sa traduction j'ai appris un nouveau mot: "valétudinaire" (p.196), qui signifie "de santé fragile", "frêle".

samedi 20 mars 2010

Séries - Henning Mankell

Code couleurs: suédois / français / anglais
Éditeur français: Seuil (Meurtriers sans visage a été publié initialement chez Bourgois en 1994)
Publication en anglais par New Press (aux USA) et Harvill (UK) - j'indique uniquement la première édition anglaise

Série Kurt Wallander (série terminée)
  1. Mördare utan ansikte, 1991 (*) (v) / Meurtriers sans visage, 1994 / Faceless Killers, New Press 1997
  2. Hundarna i Riga, 1992 / Les chiens de Riga, 2003 / The Dogs of Riga, Harvill 2001
  3. Den vita lejoninnan, 1993 (n) / La lionne blanche, 2004 /The White Lioness, New Press 1998
  4. Mannen som log, 1994 / L'homme qui souriait, 2005 / The Man who Smiled, Harvill 2005
  5. Villospår, 1995 (*) / Le guerrier solitaire, 1999 / Sidetracked, New Press 1999
  6. Den femte kvinnan, 1996 (n) / La cinquième femme, 2000 / The Fifth Woman, New Press 2000
  7. Steget efter, 1997 (n) / Les morts de la St-Jean, 2001 / One Step Behind, 2002
  8. Brandvägg, 1998 (n) / La muraille invisible, 2002 / Firewall, New Press 2002
  9. Innan frosten, 2002 / Avant le gel, 2005 / Before the Frost, Harvill 2004
  10. Den orolige mannen, 2009 / L'homme inquiet, 2010 / The Troubled Man, 2011
Hors-série (les premières enquêtes de Wallander, cinq nouvelles) :
Pyramiden, 1999 / pas de traduction / The Pyramid, New Press 2008

Prix de la Svenska Deckarakademin, Suède:
(n) nominé pour le prix du meilleur roman policier de l'année
(*) prix du meilleur roman policier de l'année

(v) Clef de Verre - prix annuel décerné par l'association des auteurs de polars nordiques (Islande, Danemark, Norvège, Suède, Finlande)

mardi 16 mars 2010

Un torse dans les rochers : Dans le vif du sujet


Un torse dans les rochers (titre original Tatuerad torso), Helene Tursten, Éd. Michel Lafon 2008, 414 pages. Traduit du suédois par Hélène Hervieu.

Les polars d'Helene Tursten ont inspiré plusieurs téléfilms en Suède. La bande-annonce de Tatuerad torso est visible sur ce site.

En suédois, ce roman est le troisième d'une série policière qui à ce jour en compte huit (voir le récapitulatif de la série Irene Huss). Mais c'est le premier traduit en français. Michel Lafon a décidé de faire l'impasse sur les deux premiers titres. Tant pis pour les lecteurs.

L'action de la série se déroule essentiellement à Göteborg, ville chère à mon cœur. L'abondance de photos sur le Net permet de mieux se plonger dans l'ambiance (cela vaut aussi pour les polars d'Åke Edwardson). Göteborg se donne des petits airs néerlandais avec ses canaux; on peut y visiter de nombreuses églises dont la Hagakyrkan (où j'allais parfois écouter les organistes durant leurs répétitions); le Poséidon de Carl Milles contemple Avenyn, l'artère centrale; voici le bâtiment le plus laid de la ville; l'étonnante Feskekörkan a des allures de cathédrale, mais c'est un marché couvert où l'on trouve tout ce qu'il faut pour préparer une Janssons frestelse; la Saluhallen est un autre marché couvert, plus central; le réseau de tramways dessert l'agglomération, en combinaison avec les bus; quelques vieux trams sont amoureusement conservés pour le plus grand plaisir des touristes; Göteborg est située à l'embouchure du Göta älv, la mer est toute proche et les bateaux ne manquent pas; enfin le vaste Slottskogen, un parc public qui propose des pelouses pour bronzer ou jouer, des bois où l'on peut presque se perdre, et même un petit zoo champêtre pour les plus jeunes.

* * *
Courte présentation des 75 premières pages

Le titre du bouquin résume bien le point de départ de l'histoire. Au cours d'une promenade matinale sur la côte suédoise juste au sud de Göteborg, un chien découvre un sac-poubelle entre des rochers. Le sac contient un torse humain auquel il manque quelques muscles et organes. Un tatouage au motif très caractéristique est encore visible et permettra peut-être d'identifier la victime.

Irene Huss est mère de famille et inspectrice au sein de la police criminelle sous la direction de Sven Andersson. Le commissaire lance son équipe sur les traces de la victime et de son assassin. Premiers objectifs: faire autopsier le torse et comparer les résultats avec la liste des disparitions récentes, chercher d'autres sacs qui auraient pu s'échouer le long de la côte, retrouver l'artiste qui a réalisé le tatouage.

L'enquête s'avère complexe et entraîne Huss jusqu'à Copenhague, où un crime très semblable a été commis moins de deux ans auparavant. Irene va servir d'agent de liaison entre la police danoise et ses collègues de Göteborg. La piste du tatouage l'amène dans les quartiers chauds de la capitale du Danemark, à la recherche d'indices, d'un lien entre les deux victimes, de témoignages. Huss va faire la rencontre de Tom Tanaka, un personnage étonnant, ancien sumo japonais, propriétaire d'une boutique "hot" destinée à une clientèle gay. L'enseigne de sa boutique est identique au tatouage du torse retrouvé en Suède...

* * *
Bon appétit!

Ce polar est très prenant mais attention, certains passages sont gore. Tursten -jadis infirmière puis dentiste- taille impitoyablement dans la bidoche.

Cela n'indispose pas trop les enquêteurs, qui vomissent peu mais pâlissent souvent. Très professionnels, ils peuvent sans sourciller visionner deux vidéos peu ragoûtantes puis aller déjeuner parce qu'il est déjà 14 heures et qu'il est hors de question de sauter un repas. Au menu, "une bière light et du pain sortant du four" puis un "dos de cabillaud grillé avec des légumes sautés au wok, le tout accompagné d'une sauce au vin blanc". Pas d'entrées ni de desserts, le visionnement des preuves leur ayant un peu coupé l'appétit! Ensuite retour au bureau pour revoir les vidéos. Comme le dit une des filles de l'inspectrice, "tu as vraiment un boulot merdique, maman".

Polar suédois oblige, les héros boivent du café à tout instant de la journée: au commissariat, à la maison, chez les témoins, sur le ferry, à l'hôtel (les voitures ne sont pas équipées de cafetières mais je m'étonne que Volvo n'y ait pas encore pensé). J'ai toutefois été surpris par la fréquence des repas pris au restaurant. Je me demandais, en ouvrant le bouquin, pourquoi l'auteur avait pris soin d'indiquer en exergue que "ce livre ne peut en aucun cas servir de guide touristique". Après le troisième gueuleton, j'ai compris.

En prime le mari d'Irene Huss est cuisinier dans un grand restaurant de Göteborg ("une étoile au guide Michelin") si bien que la bouffe est un thème important de la vie familiale. Et si Jenny -une des filles du couple Huss- est végétarienne, ce n'est pas le cas des autres membres de la famille qui se régalent volontiers d'un bon steak saignant. Miam.

* * *

Petite touche féminine. Bien que très concentrée sur sa mission, Irene Huss commente volontiers la décoration, la saveur des mets, la façon de s'habiller des gens qu'elle rencontre... et la musculature d'un certain collègue danois (on ne peut pas lui reprocher d'être observatrice, c'est une qualité importante dans sa profession). Cela fait un agréable contraste avec les scènes plus dures.

Un torse dans les rochers est un bon polar avec une intrigue captivante, malgré quelques passages très macabres. Les personnages sont vivants, les situations crédibles (sauf peut-être lorsque la médecin légiste s'improvise psychiatre). Je ne vais pas jusqu'à en faire un coup de cœur mais j'ai très envie de lire d'autres aventures d'Irene Huss. Ça tombe bien car un deuxième roman d'Helene Tursten sera très bientôt disponible au Québec: Le Diable de verre.

Je suis prêt pour le second service.

lundi 15 mars 2010

The Pyramid : les débuts de Kurt Wallander

En déambulant dans une librairie francophone où j'ai mes habitudes, j'ai repéré sur le cube anglophone l'ouvrage ci-dessous (SkandiLit avait annoncé sa parution mais ça m'était sorti de la tête, honte à moi):


The Pyramid (titre original Pyramiden), du célèbre Henning Mankell, publié chez Vintage Canada en 2009 (paperback, ISBN 9780307398352), 21$. Traduit du suédois par Ebba Segerberg & Laurie Thompson, publié initialement par The New Press, New York, en 2008.

Il s'agit d'un recueil de cinq nouvelles policières, les cinq "premières" enquêtes de Kurt Wallander: Wallander's First Case, The Man with the Mask, The Man on the Beach (déjà publié en anglais en 2003 dans le numéro de juillet du magazine Ellery Queen), The Death of the Photographer, The Pyramid.

Henning Mankell a publié ces nouvelles en 1999, afin de répondre à la demande de ses lecteurs et de lever le voile sur la vie de Kurt Wallander avant le 8 janvier 1990 (journée qui marque le début du roman Meurtriers sans visage, publié en 1991 en Suède). En 1990 Wallander est déjà dans la petite quarantaine, divorcé, un enfant.

Ces cinq nouvelles donnent un aperçu de ses jeunes années, en commençant par ses débuts dans la police alors qu'il n'avait que 21 ans.

Je le glisse dans ma PAL...

dimanche 14 mars 2010

Le Dresseur d'insectes - Encore un verre, mon bouchon?


Le Dresseur d'insectes (titre original Dauði trúðsins), Arni Thorarinsson, Éd. Métailié 2008, publié au format de poche chez Points en 2009; traduit de l'islandais par Éric Boury. Pour un récapitulatif de la série, voir ce billet.

"Mister Hyde se cachera toujours derrière le docteur Jekyll"

L'histoire commence ainsi:
"Au début du mois de juin, sous la pression de Trausti Löve, son directeur de rédaction, avide d’informations à sensation, Einar, le correspondant du Journal du Soir à Akureyri, publie un article sur une vieille bâtisse abandonnée dont la rumeur affirme qu’elle est hantée. Une femme qui se présente sous le nom de Victoria et se prétend médium contacte Einar.
Alors que la grande fête du Week-end des Commerçants va commencer, Einar accueille à l’aéroport sa fille et son petit ami (...) Le lendemain de la fête tout le monde a beaucoup bu, plusieurs agressions ont été commises, plusieurs viols aussi. Einar reçoit à nouveau un appel de Victoria qui, d’une voix alcoolisée, lui demande de se rendre au plus vite et avec des policiers dans la vieille maison. Avec le commissaire Olafur Gisli, il découvre le corps d’une jeune fille étranglée serrant dans sa main un message..."
Je censure le reste. Beaucoup trop bavard, le site de Métailié.

"The trainer of insects is crouched on his knees / And frantically looking for runaway fleas"

J'ai retrouvé avec plaisir le journaliste Einar, sa "grande" ville du nord, Akureyri, son ironie qui n'épargne rien ni personne (pas même lui). Il s'implique plus personnellement dans cette aventure car il y est souvent question de l'emprise de la drogue et de l'alcool. Or en matière de boissons alcoolisées et de gueules de bois Einar (désormais abstinent) en connaît un rayon. Il découvre que sa grande fille aime bien "faire la fête" elle aussi, ce qui ne manque pas de l'inquiéter quelque peu.

"My makeup is dry and it clags on my chin / I'm drowning my sorrows in whisky and gin"

Joa est malheureusement peu présente dans le récit car elle remplace Asbjörn, parti en vacances en Espagne. C'est Agust Örn, un drôle de jeune homme raide et dogmatique, qui se charge temporairement des photos aux côtés d'Einar.

Le commissaire Olafur Gisli Kristjansson est par contre très actif. La discrète et fructueuse relation de travail entre le commissaire et le journaliste s'approfondit.

"The old fortune teller lies dead on the floor / Nobody needs fortunes told anymore"

Une figure féminine étonnante occupe la place laissée libre par Joa: la mystérieuse Victoria, prétendue médium. Dotée d'un fort caractère, elle jure comme un charretier et se maquille avec une truelle, mais va néanmoins établir avec Einar une forme de complicité. Victoria en sait-elle autant qu'elle le prétend? Si oui, comment? Serait-elle vraiment médium?

Voilà un personnage fort réussi, à la fois profond, drôle et touchant, qui apporte énormément à l'histoire.

* * *

Comme pour Le Temps de la sorcière, quelques références musicales se glissent dans le récit. Dans Le Dresseur d'insectes la place d'honneur est occupée par The Kinks, particulièrement la chanson Death Of A Clown (1967).

Le Dresseur d'insectes est un polar agréable doté d'une intrigue bien construite, un récit divertissant qui offre en prime un aperçu -critique mais affectueux- de la société islandaise. Arni, tu reviens quand tu veux, ma bibliothèque t'est ouverte.

À lire:

Séries - Helene Tursten

Code couleurs: suédois / français / anglais
Éditeur français: Michel Lafon. Traduction Hélène Hervieu.
Éditeur anglais: Soho Press, NY USA.

Série Irene Huss
  1. Den krossade tanghästen, 1998 / Pas de traduction / Detective Inspector Huss, 2003
  2. Nattrond, 1999
  3. Tatuerad torso, 2000 / Un torse dans les rochers, 2008 (billet) / The Torso, 2006
  4. Glasdjävulen, 2002 / Le diable de verre, 2010 (billet) / The Glass Devil, 2007
  5. Guldkalven, 2004 / Le silence des corps, 2011
  6. Eldsdansen, 2005
  7. En man med litet ansikte, 2007
  8. Det lömska nätet, 2008
  9. Den som vakar i mörkret, 2010
  10. I skydd av skuggorna, 2012
À cela s'ajoute un Irene Huss un peu particulier, Kallt mord paru en 2002 et, semble-t-il, épuisé. Il s'agit d'un petit bouquin de 60 pages édité par LL-förlaget, une maison d'édition spécialisée dans les livres "faciles à lire" (public cible: enfants et/ou nouveaux arrivants).

jeudi 11 mars 2010

Séries - Kjell Eriksson

code couleurs: suédois / français / anglais
Éditeur français = Gaïa. Traduction Philippe Bouquet.

Série Ann Lindell (dix titres, série terminée)
  1. Den upplysta stigen (*), 1999
  2. Jorden må rämna, 2000 / La terre peut bien se fissurer, 2007
  3. Stenkistan, 2001 / Cercueil de pierre, 2008
  4. Prinsessan av Burundi, 2002 / La princesse du Burundi, 2009 (billet) / The princess of Burundi, 2006
  5. Nattskärran, 2003 / Le Cri de l'engoulevent, 2010 /
  6. Nattens grymma stjärnor, 2004 / The cruel stars of the night, 2007
  7. Mannen från bergen, 2005 / The demon of Dakar, 2008
  8. Den hand som skälver, 2007
  9. Svarta lögner, rött blod, 2008
  10. Öppen Grav, 2009

(*) prix du meilleur premier polar décerné en 1999 par la Svenska Deckarakademin

mardi 9 mars 2010

AuteurEs

À l'occasion de la Journée de la femme 2010, Gunilla Wedding (1) raconte dans sa chronique que durant les dix années 1998-2007, c'est plus de 80 femmes qui ont commencé une carrière d'auteur, en Suède.

Pendant les dix années précédentes, 1988-1997, le nombre était de... 16. Et durant les dix ans avant ça, 15.


---NOTES---
(1) Membre de la Svenska deckarakademin; a rédigé un chapitre sur Helene Tursten dans l'ouvrage collectif Tretton svenska deckardamer (bouquin consacré à 13 auteures suédoises de polar) publié en Suède en 2009. C'est de l'intro de cet ouvrage que Wedding tire la statistique sur les auteures suédoises.

lundi 8 mars 2010

Chambre noire - le charme des vieilles photos


Chambre noire, d'Eva-Marie Liffner (titre original Camera), éd. Rivages coll. Thriller 2007, traduit du suédois par Marie Ollivier-Caudray et Esther Sermage.

Ce roman a été désigné "meilleur premier roman de l'année" par la Svenska deckarakademin lors de sa parution en Suède en 2001.

Est-ce lié à la traduction? Au style de l'auteur? J'ai eu du mal à m'accrocher à l'histoire, pourtant prometteuse quand on lit la présentation de l'éditeur:
"La photographe Johanna Hall découvre, dans l'appartement de son oncle Jacob dont elle vient d'hériter, une série de photographies et un journal codé qu'elle finit par déchiffrer. Le journal la ramène à Londres en 1905, époque à laquelle Jacob était l'apprenti du photographe Herbert Burrows. Annie Besant et Helena Blavatsky régnaient alors sur la société théosophique de Londres, où se pressaient des célébrités telles que Yeats ou Shaw. Mais aussi l'étrange révérend Leadbeater. Ce dernier, voyant en la photographe "un moyen de réunir le corps et l'âme", entraîne Burrows dans d'inquiétantes "expériences" qui déboucheront sur un scandale. Sur les traces de son oncle, Johanna revisite des lieux marqués par le drame et voit, au fil de son enquête, se dessiner une terrible vérité."
Le récit alterne entre le présent et les recherches menées par Johanna Hall à Londres d'une part, et d'autre part le passé que le lecteur découvre à travers des extraits du journal de Jacob Hall essentiellement. Plusieurs personnages du roman ont existé, tels Madame Blavatsky (fondatrice de la Société théosophique) ou le révérend Leadbeater.

Hélas, le récit est composé de phrases de ce genre : "Les fenêtres à peine ouvertes, la circulation dense de la Friggagata gronde, et de temps à autre, un client couvert de cuir teste une meule en faisant trembler tout le quartier, posé sur les fonds argileux du Göta Älv, comme un plat en daube à l'ancienne sur une assiette fêlée en porcelaine de Rörstrand." (p.26)

De quel client s'agit-il? Je l'ignore. Ce détail mis à part, même en remplaçant Friggagata par Rue de la Gare, Göta Älv par la Loire et Rörstrand par Limoges, l'ensemble reste un peu lourd. Sans compter les chevaux qui bougonnent (p.15). Ça bougonne, un cheval? Bon, ce sont des chevaux londoniens, ceci explique peut-être cela...

Ce polar intéressera surtout les passionnés de photographie puisque Johanna Hall aime bien discuter des anciennes méthodes de prises de vue et de développement (quelques passages instructifs, même pour les béotiens qui comptent le rester). Ceux qui ne s'intéressent ni aux secrets des photographes ni aux gourous de la Société théosophique devront batailler avec un texte qui est tout sauf fluide.

Petit conseil : ce n'est vraiment pas une lecture idéale pour les transports en commun.

Plus d'informations (et d'enthousiasme) en anglais sur Swedish Book Review.

Un 2e roman d'Eva-Marie Liffner intitulé Imago va arriver prochainement au Québec, encore chez Rivages (avec une traductrice différente).

samedi 6 mars 2010

Le Magazine littéraire à propos de Kallentoft

Le Magazine littéraire #493 du mois de janvier propose en page 44 , sous la plume d'Alexis Brocas, une très courte critique du bouquin de Mons Kallentoft, Hiver.

Brocas a une bonne opinion du roman de Kallentoft. Il y voit même une forme de dissidence vis-à-vis des grands noms du "genre procédural nordique" comme Sjöwall & Wahlöö, puis Henning Mankell ou Arnaldur Indridason, auteurs qui ont "imposé une forme et une écriture cherchant l'économie de tout mot, phrase ou développement superflus."

Brocas poursuit plus loin: "Moins radical que [Johan Theorin] dans son opposition aux grands anciens, [Mons Kallentoft] signe néanmoins, avec Hiver, un roman montrant que le genre peut évoluer vers moins de sécheresse." À l'appui de cette remarque Brocas mentionne notamment "les monologues post mortem de la victime" qui "fournissent un contrepoint fantastique au réalisme de l'enquête."

Je n'aurais peut-être pas associé les romans d'Arnaldur Indridason à une notion de "sécheresse" (Håkan Nesser ou Arne Dahl feraient de meilleurs exemples), mais l'analyse est très intéressante.

mardi 2 mars 2010

Les Visages, de Jesse Kellerman


Les Visages (titre original The Genius), Jesse Kellerman (fils de Jonathan et Faye), Éd. Sonatine 2009; traduction de l'anglais Julie Sibony.

Sonatine présente ainsi le bouquin (extrait): "un jeune amateur d’art nommé Ethan Muller essaie d’en savoir plus sur une série de tableaux exceptionnels après la disparition de leur auteur, Victor Cracke, un artiste reclus. Les problèmes commencent lorsqu’un flic à la retraite reconnaît dans l’un des portraits un enfant disparu quarante ans plus tôt. C’est le début d’une spirale infernale pour Ethan, qui va peu à peu perdre tout contrôle de l’affaire."

C'est un bon résumé sauf qu'il ne s'agit pas de tableaux mais de dessins sur papier A4; l'enfant n'a pas disparu mais a été violé et assassiné, le crime n'a jamais été élucidé. Le fait qu'un tel portrait apparaisse parmi les dessins de Cracke intrigue beaucoup McGrath, flic à la retraite. Ethan et lui vont creuser l'affaire...

* * *

L'histoire est centrée sur Ethan Muller, un personnage que j'ai trouvé un peu mièvre. Patron d'une galerie d'art, son principal problème consiste à ménager sa maîtresse Marilyn tout en courtisant Samantha, la fille de McGrath. Son deuxième centre d'intérêt -en dehors des femmes mûres- est Victor Cracke, mystérieux auteur de plusieurs milliers de dessins qui lui sont confiés presque par hasard (avant de s'évaporer dans la nature Victor vivait dans un immeuble appartenant au père d'Ethan, un milliardaire qui n'a pas d'excellents rapports avec ses enfants).

L'obsession d'Ethan pour Victor et ses dessins l'amène à reconsidérer le sens de sa profession de marchand d'art, ses amours, etc. Mais je ne me suis pas vraiment passionné pour ses états d'âme. Peut-être parce qu'Ethan s'adresse directement au lecteur à plusieurs occasions, excellent moyen de me rappeler que je suis assis en train de lire un bouquin et non pas en train de déambuler dans le Queens. Ou peut-être parce que j'étais mal luné ces derniers jours, hypothèse à ne jamais perdre de vue (l'auteur n'est pas seul responsable des impressions ressenties par le lecteur, après tout!)

J'ai par contre beaucoup aimé les récits parallèles qui interrompent de temps en temps les aventures d'Ethan. L'histoire des ancêtres Muller tout d'abord, qui commence avec l'arrivée en Amérique de Solomon Mueller. Descendu du bateau sans un sou, il aura la chance de vivre the American dream. Jesse Kellerman passe très rapidement sur la saga familiale; c'est dommage car plusieurs de ces Muller valent apparemment le détour.

Ces histoires sont parfois dures, toujours prenantes, et Kellerman aborde un thème immortel de la littérature: l'amour... et les fleurs amères qu'il engendre parfois.

Ces courtes biographies rendent Ethan un peu fade, par contraste.

Au final, je garde de cette lecture une impression mitigée, mais néanmoins globalement bonne. L'intrigue est basée sur de très bonnes idées mais -j'avoue que c'est subjectif- les personnages les plus intéressants ne sont pas suffisamment exploités.

D'autres avis: Carnets noirs (Morgane se dit indécise et dubitative à propos du roman, et explique pourquoi); Nancy et Canel ont beaucoup aimé.

lundi 1 mars 2010

Deux Suédois parmi les best sellers du NY Times

Gunilla Wedding s'en réjouit dans sa rubrique, deux auteurs Suédois se sont glissés dans les 15 meilleures ventes de la liste des best sellers du New York Times.

The Man From Beijing, de Henning Mankell, occupe la sixième place de la catégorie Hardcover Fiction, tandis que The Girl Who Played With Fire (Millénium II) de Stieg Larsson est en onzième position.

Selon Gunilla Wedding et le site de Svensk Bokhandel c'est la première fois que deux Suédois apparaissent en même temps dans ce prestigieux palmarès.
Par ailleurs cela fait déjà 19 semaines que Millénium II trône dans la liste établie par le NY Times.

Svensk Bokhandel voit déjà Millénium III (The Girl Who Kicked The Hornet's Nest) qui doit sortir aux USA en mai, entrer directement en première place des best sellers américains.

Cette grande première n'a pas échappé à Jennifer Schuessler, qui écrit dans le NY Times que "The Norwegians may have won the Scandinavian medal count in Vancouver, but the Swedes own the best-seller list". Skål !