lundi 31 janvier 2011

Barabbas, de Pär Lagerkvist


Barabbas, de Pär Lagerkvist, Éd. Stock (collection La Cosmopolite), nouvelle édition 2008, 162 pages. Traduit du suédois par Marguerite Gay et Gerd de Mautort. Publié initialement en Suède en 1950.

Ce petit roman ("petit" uniquement par le nombre de pages) nous met en présence du célèbre Barabbas.

Barabbas le condamné à mort, gracié à la place de Jésus. Barabbas "le libéré".

La légende de Barabbas ne m'enthousiasme guère, pour dire le moins. C'est avec cette histoire que le concept criminel de "peuple déicide" s'est répandu. Pas vraiment ma tasse de thé.

Il fallait tout le talent d'un Lagerkvist pour en faire un récit touchant et profondément humain. Barabbas n'est pas l'œuvre d'un prédicateur ou d'un exalté, très loin de là.

Columbia Pictures a tenté une adaptation cinématographique en 1961. Connaissant le goût d'Hollywood pour les péplums à l'eau bénite du genre Ben-Hur, je m'en tiens prudemment au bouquin.

* * *

[Il ne s'agit pas d'un polar mais d'un classique de la littérature; je me sens quand même obligé de prévenir: spoilers!]

Surpris par une grâce qu'il sait ne pas mériter, Barabbas quitte son cachot et suit le cortège qui accompagne son "remplaçant" au Golgotha. Il assiste à la crucifixion sans comprendre l'intérêt des curieux pour ce rabbin maigrichon et imberbe.

Sa fascination pour le crucifié et ses adeptes va croître -en même temps que son sentiment de culpabilité- mais Barabbas restera toujours à la périphérie du groupe. D'abord parce qu'il est "le libéré" honni et méprisé, mais aussi et surtout parce que malgré ses efforts il ne parvient pas à partager la foi de Bec-de-lièvre (une pauvresse de Jérusalem) ou de Sarak (compagnon d'infortune durant de longues années d'esclavage au service des Romains).

Barabbas, malgré lui, doute.

Sa vie, dure et solitaire, s'achève à Rome. Ironiquement, il meurt à côté de ces chrétiens dont il a si souvent recherché la compagnie. À côté d'eux mais pas vraiment avec eux. Même entouré, Barabbas reste seul, et nul ne songe à lui adresser la moindre parole de réconfort (la solitude est un thème majeur aussi bien dans Barabbas que dans Le Nain).

Lorsque la nuit est venue, le dernier à périr, il est encore seul:
Quand il sentit venir la mort, dont il avait toujours eu si peur, il dit dans les ténèbres, comme s'il s'adressait à la nuit:
- À toi je remets mon âme.
Et il rendit l'esprit.

"Comme si".

Barabbas le libéré, Barabbas le méprisé, dans la mort emporte son ultime secret.

lundi 24 janvier 2011

C'est l'hiver, c'est l'hiver, c'est l'hiver...

La première colonne indique les heures de la journée, ce lundi 24 janvier (du plus tard au plus tôt).
La deuxième colonne précise l'état du ciel (il a fait très beau aujourd'hui).
La troisième colonne indique la température en degrés Celsius (source meteomedia - cliquer sur l'image pour plus de netteté).


On n'a pas à se plaindre car c'est la première journée de vrai froid cet hiver (-10 en janvier c'est banal, pas de quoi fouetter un chat, mais -27 quand on sort de la maison le matin ça commence à devenir intéressant!)

Chose qui m'étonne chaque année, j'ai croisé des ados en baskets (= "running shoes") et pantalons de jogging. Bonnet optionnel. S'ils n'avaient pas été gelés dans leurs orbites j'aurais volontiers levé les yeux au ciel devant un comportement aussi insensé.

jeudi 13 janvier 2011

Quelques parutions prochaines

J'ai déjà mentionné les parutions à venir pour Camilla Läckberg, Håkan Nesser, Arne Dahl et Johan Theorin, parmi les nouveautés en grand format.

À cela s'ajoutera en février Le diable danse à Bleeding Heart Square d'Andrew Taylor, au Cherche Midi (titre original Bleeding Heart Square).

* * *

En format poche, soyons prêts, ça va débouler.

Gallimard fait chauffer sa collection Folio avec notamment:
  • Horreur boréale d'Åsa Larsson. Le grand format était sorti dans la Série Noire en 2006! Y'était temps! J'espère que cette sortie en "petit format/petit prix" va permettre de mieux faire connaître ce premier roman dont l'action se déroule en plein hiver à Kiruna, tout là-haut dans la Laponie suédoise (Folio policier #612, février).
  • Chasseur de têtes de Jo Nesbø. Un polar indépendant plein de suspense et d'humour (Folio policier #608, février).
  • Les chiens enterrés ne mordent pas de Gunnar Staalesen (Folio policier #607, février).
  • Entre ciel et terre, de Jon Kalman Stefansson (traduction Éric Boury, à qui nous devons également les versions françaises d'Arnaldur Indridason). Un roman qui a eu de très bonnes critiques lors de sa parution en français. Ce n'est pas un polar mais je l'inscris tout de même pour m'assurer de ne pas l'oublier (Folio #5212, mars).

Au Livre de Poche, oyez oyez, Les ombres silencieuses de Mari Jungstedt (paru initialement chez Plon si je me souviens bien) est annoncé pour la première semaine de mars. Youpi! Pour le grand format c'est le Serpent à Plumes qui prend le relai.

dimanche 9 janvier 2011

Challenge Lire en VO 2010

Le challenge Lire en VO organisé par Bladelor (Oceanicus in Folio) s'est terminé le 31 décembre 2010 (voir le bilan).

Avec treize billets j'ai pu compléter le défi MAXI, soit un minimum de 12 ouvrages lus en VO. Voici un récapitulatif de ces lectures:


En anglais (5) :

Bleeding Heart Square, d'Andrew Taylor. Une ambiance sooo british, qui devrait bientôt paraître en français.

206 Bones, de Kathy Reichs. Une enquête bien rodée menée par la prude Temperance Brennan.

Percy Jackson and the Olympians 1, 2 et 3, de Rick Riordan. Une mise au goût du jour des anciennes légendes grecques, en cinq volumes.


En suédois (8) :

Nattfåk (L'écho des morts) et Blodläge (Le sang des pierres, à paraître), de Johan Theorin. Les deuxième et troisième roman d'une excellente série.

Solstorm (Horreur boréale) et Det blod som spillts, par Åsa Larsson. Les deux premiers titres d'une série de quatre romans (bientôt cinq). L'ambiance sombre et volontiers pessimiste est très prenante.

Det som ska sonas, d'Olle Lönnaeus. Un premier roman qui a de la tenue.

Flickorna i Villette, d'Ingrid Hedström. Un personnage principal trop froid à mon goût, mais une écriture agréable. Petite originalité pour ce roman suédois: l'intrigue se déroule dans une ville belge fictive.

Olycksfågeln (L'Oiseau de mauvais augure) et Tyskungen (L'Enfant allemand, à paraître), de Camilla Läckberg. Les quatrième et cinquième aventures du célèbre couple de Fjällbacka.


Bladelor lance un nouveau challenge pour 2011, mais il concerne uniquement les lectures in English: Lire en anglais.

mardi 4 janvier 2011

Le Sang des pierres : le prochain Johan Theorin

Le raconteur d'histoires bizarres au coin du feu,
L'arpenteur mélancolique de la lande,
Le plus original des auteurs de polars suédois...

... Johan Theorin sera de retour début mars (en France) chez Albin Michel avec Le Sang des pierres (titre original Blodläge).


Une bonne idée: la couverture, colorée et sombre, est du même style que celle de L'Écho des morts.

dimanche 2 janvier 2011

Nouvelle année

Croisons les doigts pour une année 2011 pleine de bonnes surprises, de bonnes lectures, de belles opportunités et découvertes!

(Carl Larsson, 1904)